Contribution (inutile) sur la liberté d’expression

Bien, les Charlies étant maintenant pleinement concentrés sur la préparation de leur guerre avec la Russie (attention, bientôt le joli printemps et son traditionnel afflux de sève, de testostérone et de combattants sur les chemins), j’en profite pour vous citer cet extrait d’un texte de Damien Saez, les Anarchitectures, extrait qui évoque la Liberté d’expression, avec un grand L, vous savez le fringant cheval de bataille à deux vitesses que nos communicants et politiques (ah merde, encore un pléonasme) ont chevauché à bride abattue tous les jours de janvier et février, drapés dans leur trop ample union nationale.

Cela faisait longtemps que je voulais partager ça avec vous.  Pourquoi pas aujourd’hui :

(…)

au libre échange du néant
à chacun son bon mot bien sûr
c’est la liberté d’être con
la liberté d’être ignorant
tous égaux dans le carnaval
je sais mon ami ça fait mal
c’est la liberté d’expression
c’est la liberté d’expression
pour clamer à tous les faubourgs
surtout à tous les râteliers
nos faiblesses et puis nos discours
sur nos tristes identités.

Salut toi mon frère de faubourg
salut à toi le Bérurier
je ne vois rien aux alentours
que des tristesses à bon marché
salut à toi frère de banlieue
toi qu’on voudrait laisser pourrir
dans le ghetto des consommants

(…)

Et pour ceux qui ne connaissent pas Damien Saez, le voici déclamant les Anarchitectures un soir (ou jamais) chez Taddéi :

Sale petite raclure, ou la liberté d’expression expliquée par l’axe du bien

Puisque c’est le sujet du moment, semblerait-il, allons-y gaiement de notre petite contribution.

La liberté d’expression.  Gros débat.  À quoi peut bien ressembler la liberté d’expression dans le monde en noir et blanc de l’axe du bien (rappelons que l’axe du bien inclut tous les pays alignés sur l’Otanusue et s’oppose donc dans un choc frontal – le fameux choc des civilisations – à l’axe du mal qui comprend bien sûr par opposition tous ceux qui n’approuvent pas les buts ou les moyens du premier axe, simple nan?) ?

Bon, pour la France, c’est réglé.  Notre gouvernement qui veille aux graines de libertés, nous l’a fort bien expliqué par l’entremise de notre ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Madame Najat Vallaud-Belkacem :

« nous avons tous entendu les “oui je soutiens Charlie, mais…, deux poids deux mesures… Pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ?” Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école qui est chargée de transmettre des valeurs. »

Des élèves qui posent des questions !  Non, mais franchement, où vit-on !  Notre réponse républicaine est claire : « Hier ist kein Warum » (Ici, il n’y pas de pourquoi).  C’est vrai quoi, les questions, c’est franchement insupportables !  Après, on est obligé de réfléchir, et de se dépatouiller à coup de bouteilles de lait.

Rappelons-nous, ces règles simples :
« Je suis Charlie » = 100% liberté d’expression
« Je suis Charlie mais … » = 0% de liberté d’expression dedans
« Je ne suis pas Charlie » = 0% de liberté d’expression dedans + apologie de terrorisme

Et c’est alors que je suis tombé aujourd’hui sur cette vidéo qui illustre à merveille, à mon avis, la liberté d’expression telle qu’appréhendée par le régime étasunien et ses complices (dont Najat Vallaud-Belkacem est, il est vrai, une laborieuse mais non moins méritante représentante en tant que Young Leader 2006-2007 de la Fondation Franco-Américaine).

Il s’agit d’une séance d’une Commission sénatoriale étasunienne (la Commission sur les Services Armés) présidée par John McCain, séance pendant laquelle les anciens secrétaires d’État Henry Kissinger, Madeleine Albright et George Shultz ont été auditionnés.  La séance est alors interrompue par des militants de Code Pink (une association étasuniennne anti-guerre US, quel boulot ! 😀 ) demandant à juste titre l’arrestation d’Henry Kissinger pour crimes de guerre.

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