La véritable Histoire d’Obama

Je te le répète, en préambule comme il se doit, Poutine n’est pas mon pote.  Loin s’en faut.  Ça, c’est pour mon ami Vincent qui tente de me taquiner quelquefois.

Mais faites gaffe, les gars !  À continuer ainsi vos éructations outrancières de haine biblique manichéenne, vous risquez, bien malencontreusement, d’aboutir à l’exact opposé du résultat escompté ; vous pourriez même réussir le tour de force de rendre ce mégalo de Poutine carrément sympathique aux yeux d’une bonne partie de la population, ce qui était pourtant, vous en conviendrez, loin d’être acquis a priori.

En effet, hier, encore un pilonnage soutenu dans tous les médias de lavage intensif de cerveaux grand public (petit et moyen format) de France et de Navarre !  Comme si le régime de Washington n’avait jamais interdit lui aussi, tout au long de sa lamentable histoire, l’entrée sur son territoire à des centaines, voire des milliers, de personnalités.  Et encore tout récemment d’ailleurs, puisque les différents trains successifs de sanctions des US et de l’UE envers la Russie (comme avril 2014 ou en septembre 2014) incluent justement l’interdiction de visa pour certaines personnalités ciblées.  Et puis tiens, pour rigoler un bon coup, cochez donc la case « communiste » sur le formulaire d’immigration la prochaine fois que vous vous rendrez (si vraiment vous devez vous y rendre) sur le territoire étasunien et venez nous raconter ensuite à quel point ce pays est libre et ouvert 😀  J’en pisse d’avance.

Et pendant ce temps de commune et juste indignation otanesque sauce Charlie, le très bon et très charitable Obama (may God bless his holy name, and his beautiful wife, and his charming daughters, and his cute dogs, and his brilliant cabinet, and his great people – bon, j’espère que j’oublie personne) vient de prolonger d’une année supplémentaire l’état d’urgence nationale décrétée le 6 mars 2014 (par décret exécutif n°13660) pour, je cite, en essayant de garder mon sérieux (ou sinon les mots, y’seraient p’us tout à fait droits sur leur ligne) :

« faire face à la menace inhabituelle et extraordinaire, pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis, constituée par les actions et politiques [du Gouvernement de la Fédération de Russie] qui minent les processus et les institutions démocratiques en Ukraine ; menacent sa paix, sa sécurité, sa stabilité, sa souveraineté et son intégrité territoriale ; et contribue à l’appropriation illicite de ses actifs. »

Je ne peux m’empêcher encore une fois (à chaque fois) de relever (et dénoncer) l’aplomb ahurissant de ce tourneur d’Histoire et faiseur de guerre.

Soit, jouons le jeu.

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De Grèce, un vent du sud contre la résignation

Une nouvelle semaine s’achève.  Une semaine qui a vu notre petit monde tourbillonner nonchalamment à ses bien belles occupations machinales.

Les fusionnelles foules de la bienpensance charlienne s’en sont retournées chez elles, remisant au fin fond du grenier de leur apathie engagée leur habit du dimanche (de marche) en pure « union nationale » 100% made in France.

Les experts des médias ont continué de nous régaler, jusqu’au bout des nuits, de leurs inestimables péroraisons sur la liberté de la presse, les mesures qu’il serait urgent de prendre pour lutter contre la radicalisation des islamistes de France, que ce soit en prison, sur internet ou à la maternelle, et les restrictions de nos libertés individuelles qu’il serait urbain d’accepter (dans le cadre de notre si chère servitude volontaire) afin de mieux garantir notre sécurité tant menacée (car nous sommes en guerre Mame Lucette ! z’étiez pas au courant !  allez donc acheter des pâtes et du sucre ! vite ! et n’oubliez pas les piles pour votre transistor !).

Les 85 personnes les plus riches du monde sont officiellement devenues aussi riches que 50% de l’humanité, soient 3,5 milliards de personnes, et se sont déclarées tout à fait enthousiastes à l’idée d’aller chercher la richesse des 3,5 milliards restants (ah, que c’est beau cet esprit d’entreprise !).  Leurs missionnaires et serviteurs zélés se sont d’ailleurs immédiatement attelés à la tâche en se réunissant comme chaque année à Davos pour discuter, confronter et affiner leurs stratégies dans la lutte des classes qu’ils sont seuls à mener.

La réécriture de l’Histoire s’est accélérée puisque l’on a appris de source sûre (Porochenko, tout de même, c’est du sûr ça, nan? la preuve c’est qu’il était à quelques pas de Hollande le 11 janvier à Paris et qu’il se pavane à Davos en ce moment même, nananère) que, outre le fait d’avoir envahi l’Ukraine, la Russie est maintenant officiellement responsable (par un tour de passe-passe dont seuls nos médias délavés et nos gouvernants dépravés ont le secret) de la mort des milliers de civils du Dombass pourtant pilonnés sans relâche par l’artillerie de l’armée Ukrainienne, armée dirigée par des nazis et soutenue par l’Otanusue, Le Monde et Arte (liste non exhaustive).  On a également appris que la Russie avait honteusement envahi la paisible Allemagne pendant la seconde guerre mondiale et que l’armée rouge n’était pour rien dans la libération du camp de concentration d’Auschwitz puisque ce sont en fait les ukrainiens de Bandera le nazi qui en serait le héros.

Rien que de très normal donc.

Ah oui, la semaine a également été marquée, c’est vrai, par la mort du roi Abdullah ben Abdulaziz d’Arabie Saoudite.  Nouvelle tragique s’il en est (un peu du niveau de l’annonce de la mort de De Margerie) qui sera heureusement rapidement adoucie par la procession larmoyante des dignitaires du « monde occidental » (un peu la même que la procession du 11 janvier à Paris) venus rendre à Riyad un dernier hommage bitumeux à l’abondante richesse et la considérable influence géopolitique de ce phare de l’humanité.

Pour nous rendre compte de l’importance de l’événement, examinons la réaction officielle du chef du régime étasunien à l’annonce de cette tragédie (il est inutile de s’intéresser aux autres réactions, celles des serviteurs, des sous-fifres, genre Cameron ou Hollande, puisque leur maitre a montré la voie):

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Les 10 meilleures blagues d’Obama devant l’ONU

Cette semaine, le président du régime étasunien, Barack Obama, s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations Unies dans un discours convenu sur des questions mondiales comme l’épidémie d’Ebola en Afrique, la guerre civile en Ukraine ou encore les terroristes d’ISIS. Bien sûr, d’autres dirigeants du monde se sont également exprimés. On me souffle même dans l’oreillette que notre propre président-monarque, Moi-François-Le-Mouton-Sans-Peur-Premier, aurait lui aussi déblatéré quelques belliqueuses fadaises devant l’Assemblée générale. Mais qu’importe ces poncifs de seconde main et intéressons-nous aux positions du pays qui donne le la dans tout l’Empire.

Au delà de l’arrogance traditionnelle (une tradition des dirigeants de cette nation terroriste depuis … ben … depuis sa création, finalement), au delà de l’insolence condescendante de ceux qui se sentent supérieurs en tout, au delà de la morgue hautaine de ceux qui savent qu’ils peuvent tout se permettre, au delà de cette indécrottable fatuité à se croire le phare de l’humanité, le chef de l’autre peuple élu, Obama, nous a encore régalé de quelques magnifiques blagues d’anthologie amnésique, expression facétieuse de l’humour noir historiquement désopilant de cette nation de demi-dieux (oh, et puis, ne soyons pas mesquins, de dieux vivants, carrément).

Il s’agit bien entendu d’un humour tout à fait involontaire puisque l’auteur de ces plaisanteries, le bellâtre en chef des US, se donne visiblement beaucoup de mal pour tenter d’être crédible lorsqu’il enfile ses sornettes. Mais qu’importe ! Admirez la verve, l’aplomb, l’outrecuidance, le culot !

Les présidents US, ça ose tout, c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnait !

Voici donc, à mon avis, les 10 meilleurs blagues d’Obama lors de ce discours :

N°10 : L’économie mondiale continue de se renforcer 😀

N°9 : C’est le meilleur moment de l’histoire humaine pour naître

N°8 : L’Amérique poursuit des réductions ambitieuses de ses émissions de carbone

N°7 : Nous tous – grands et petits pays – devons être à la hauteur de notre responsabilité à respecter et à faire respecter les normes internationales 😀

N°6 : L’agression russe en Europe rappelle l’époque où les grandes nations piétinaient les petites à la poursuite de leur ambition territoriale

N°5 : Nous croyons que les grandes nations ne devraient pas être en mesure d’intimider les petites

N°4 : L’Amérique est et continuera d’être une puissance pacifique, promouvant la paix et la stabilité 😀

N°3 : L’Irak s’est dangereusement rapproché du point où il pourrait replonger dans l’abîme

N°2 : Nous tenons nos dirigeants responsables de leurs actes

Tiens, d’ailleurs, regardez la férocité avec laquelle sont traités les dirigeants US responsables de crimes de guerre (attention, image insoutenable) :

Brr, regards terrorisés, têtes basses, on les sent humiliés, désespérés, anéantis. Ça fait froid dans le dos. Il ne leur manque plus que la magnifique combinaison orange Guantanamesque.

Quant à la blague N°1, je suis dans l’obligation de citer tout le paragraphe tellement c’est énorme :

Les actions de la Russie en Ukraine remettent en cause l’ordre d’après-guerre-froide. Voici les faits (sic). Après que la population de l’Ukraine s’est mobilisée pour appeler à la réforme, leur président corrompu s’est enfui. Contre la volonté du gouvernement à Kiev, la Crimée a été annexée. La Russie a déversé des armes en Ukraine orientale, alimentant les séparatistes violents et un conflit qui a tué des milliers de personnes. Quand un avion civil a été abattu dans des zones que ces séparatistes contrôlaient, ils ont refusé de permettre l’accès à la zone de l’accident pendant des jours. Lorsque l’Ukraine a commencé à reprendre le contrôle de son territoire, la Russie a renoncé à juste soutenir les séparatistes, et a déplacé des troupes à travers la frontière.

On cherche en vain dans ce fatras de propagande russophobe le moindre « fait », comme il dit, qui soit vrai, la moindre assertion qui ne soit pas une parfaite inversion de la réalité. Écouter un dirigeant du bloc occidental (le bloc US-UE-OTAN), c’est comme regarder le négatif d’une photo – j’vous parle d’une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, une époque de pellicules, une époque analogique. Il suffit de tout inverser pour obtenir la véritable image.

Allez, en cherchant bien, il y a deux moments, deux phrases, dans lesquels Obama est parfaitement honnête. Mais du coup, c’est beaucoup moins rigolo, c’est sûr ! Voici :

« Les États-Unis n’hésiteront jamais à défendre nos intérêts »

« Je peux vous promettre que les États-Unis d’Amérique ne seront pas distraits ou dissuadés de ce qui doit être fait »

Et des menaces en plus ! Comment peut-on laisser ces putains de terroristes proférer de telles menaces, comme ça, devant l’Assemblée générale de l’ONU ? Non, mais que fait la police, merde ! Ah, c’est eux, la police, me dit-on dans l’oreillette. Ben, on est mal barré alors, j’vous l’dit Mame Crhistine !


EDIT 03/10/2014

Je vois depuis plusieurs jours fleurir de partout sur le web la même perception que la mienne sur ce discours insultant (pour l’intelligence humaine) d’Obama. C’est rassurant. Un peu. Parmi tous les billets fort bien tournés sur les délires d’Obama, je vous conseille celui de Robert Parry, journaliste d’investigation (si, si, ça existe, ou ça a existé, fut un temps) étasunien (si, si, même aux USA ça a existé, fut un temps) bien connu et respecté qui a fait éclater de nombreuses histoires dont l’affaire Iran-Contra dans les années 80. La traduction de son article a été assurée et mise en ligne par le remarquable site – remarquable sur le fond, les billets, et la forme, le travail collaboratif – d’Olivier Berruyer, Les Crises.


EDIT 04/10/2014

Tiens, encore un autre article sur la ré-écriture de l’histoire par Obama devant l’ONU. Celui-ci est de Garry Leech, un journaliste indépendant et conférencier à l’Université de Cape Breton au Canada. La traduction de son article a encore été assurée et mise en ligne par le toujours aussi remarquable site d’Olivier Berruyer, Les Crises.

Ménage de rentrée


Je me doute que vous n’en avez pas grand chose à faire … mais ça m’fait plaisir … alors … voilà l’histoire.

Je rentre ce weekend de congés (bien mérités, promis 😉 ) et je tente, comme chaque fois, de refaire un peu mon retard sur l’actualité de l’été. À tout seigneur, tout honneur, je commence bien entendu par les quelques abonnements de presse écrite que j’ai conservés (Le Monde Diplo, Politis et Fakir) et qui attendent donc sagement que je les aère dans ma boite aux lettres.

Et là … paf … le chien, la goutte d’eau, la glissade, la bévue, la bourde, l’article de trop !

Je me jette alors sur mon clavier, bouillonnant intérieurement (mais ça se voit quand même de l’extérieur, croyez-moi) et envoie illico le mail qui suit, que je tenais donc, en toute impudeur, à partager avec vous :

Date :  7 septembre 2014 17:18
À : abonnement@politis.fr

Bonjour,

ne pouvant plus supporter la couverture de la crise Ukrainiaine par Politis depuis plusieurs mois et ne désirant pas continuer à subventionner un (autre) organe de propagande du consortium OTAN-US-UE, c’est avec regret que je vous demande de mettre fin à mon abonnement à Politis le plus tôt possible.

Au cas où cela vous intéresserait (pour vous remettre éventuellement en question), sachez que je m’étais donné l’été comme temps de réflexion. Mais la goutte d’eau a été le dernier petit article de M. Denis Seiffert (que j’apprécie pourtant énormément par ailleurs pour ses analyses politico-économiques) dans le N°1317 intitulé « UKRAINE Poutine poursuit son offensive sur l’est du pays » et qui commence par « Il est aujourd’hui évident que la Russie intervient directement, avec ses chars et ses troupes ». Pas de conditionnel, pas de gants, pas de relais des informations et des analyses qui vont à l’encontre de cette affirmation (comme ceci ou cela, exemples parmi tant d’autres de contre-propagande ou de propagande opposée si vous y tenez). Je n’étais pas abonné à Politis pour lire la propagande de M. Obama et ses sbires que je peux entendre et lire n’importe où ailleurs.

Dommage que ce ne soit plus M. Bernard Langlois qui s’occupe de l’international.

Bref, pouvez-vous svp accuser réception de ma requête et m’indiquer quand mon désabonnement sera effectif.

Cordialement,

<ma signature>

Ça m’a apaisé. Finalement, je me suis totalement calmé avec la lecture de l’édito de M. Serge Halimi dans le Monde Diplo. de septembre, « Nouvelle guerre froide« .

Je pouvais alors reprendre le boulot.

Bonne rentrée à tous !

Les 10 meilleures raisons pour justifier les (nouvelles) sanctions contre Poutine


Poursuivant toujours impeccablement le plan Brzezinski, le roi de l’Obamonde (qui restera probablement dans l’Histoire comme le premier prix Nobel de la paix à vouloir déclencher une guerre mondiale), entouré de sa petite cour de petits importants décérébrés, a donc décidé un nouveau train de sanctions contre la Russie en général et Poutine plus particulièrement.

Pour faire bonne mesure, en parallèle, trois petits vieillards de la caste des dominants, nostalgiques de Reagan et secrètement amoureux depuis toujours de la-fort-heureusement–morte Margaret Thatcher, ont quant à eux condamné la Russie en général et Poutine en particulier à payer 50 milliards de dollars d’indemnisation dans l’affaire Ioukos, pour spoliation d’oligarques mafieux appartenant au même clan qu’eux (celui des maitres du monde). C’est le plus gros jugement arbitral de tous les temps et une répétition générale en costumes de ce que seront demain, après la mise en œuvre du TTIP (ou GMT, ou TAFTA), les condamnations d’États souverains dans le cadre du règlement des différends les opposant à des multinationales et des actionnaires avides.

Alors pourquoi tant de mensonges, de haine et d’irresponsabilité ?

Voici le top 10 des meilleurs arguments qui justifient la mise en œuvre de sanctions contre les Russes en général et Poutine en particulier.

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