Eduardo Galeano, écrivain uruguayen, écrivait en août 1997 (son très bel article, Les braises de la mémoire, vient de reparaitre dans le « Manière de voir », le bimensuel de Monde Diplo, d’Octobre/Novembre 2014) :
« La mémoire du pouvoir ne se souvient pas : elle absout. Elle reconnaît la perpétuation des privilèges par héritage, permet aux oppresseurs de jouir de l’impunité des crimes qu’ils commettent, et trouve des alibis à leur discours qui déguise la vérité avec une admirable sincérité. »
Encore une preuve de cette terrible vérité hier soir avec notre oppresseur local, j’ai nommé le monarque républicain hexagonal du moment, descendant d’une longue lignée de monarques républicains hexagonaux de droite (c’est à dire qui privilégient les intérêts du capital au détriment de ceux du travail, je précise ça pour mes très bons amis Vincent et Malo qui n’aiment pas trop les étiquettes, m’ont-ils récemment déclaré). Hollande 1er, à son pupitre, devant le parterre bigarré traditionnel de lèche-cul (ou de faire-valoir pour être moins injurieux) se prétendant journalistes et se croyant de surcroit fort piquants, débite son propos liminaire (avant les questions cinglantes 😀 ) pleinement conscient de sa totale impunité future face à l’histoire. Un discours d’une vingtaine de pages mêlant comme il est d’usage poncifs, banalités, vœux pieux et platitudes, sauce fadasse relevée par endroits de quelques beaux morceaux de mensonges, boniments, charlataneries et affabulations.

Avant d’en venir à mon sujet, accordez-moi un bref détour par la VIème république, la nécessité d’une VIème république. Je ne sais pas pour vous, mais je trouve totalement insupportable d’entendre qui que ce soit se prendre pour … la France. C’est bien entendu encore plus visible dans un régime présidentiel comme le nôtre, ou comme sous le régime terroriste (qui répand la terreur) étasunien. Et ça n’a rien à voir avec la personne de Hollande (même si sa personnalité amplifie le phénomène, il est vrai). Ce serait n’importe qui d’autre, ce serait la même chose. Tenez, par exemple, lisez-ceci :

Le gars, y’croit réellement qu’il est la France ! Écoutez encore :

Le mec, il est élu pour mettre en place un vague programme de 60 points, et le voilà qu’il décide seul dans son coin d’aller faire le mariole aux quatre coins du monde et ce, au nom de la France, c’est à dire au nom des Français, en notre nom à tous, en mon nom propre, putain de merde ! Alors, certes il a été élu, et certes avec plus de 60 millions de Français on ne coupe pas à une certaine représentativité, une certaine délégation de pouvoirs, mais au moins que ce soit un collège de représentants du peuple (par exemple une Assemblée Nationale, voilà une putain d’idée qu’elle est originale 😉 ) qui prennent les décisions au nom de la France et non pas un monarque, quel qu’il soit, aussi brillant croie-t-il qu’il soit, qu’il s’appelle Louis, Charles ou François. Vivement une nouvelle règle du jeu !
Bref, venons-en à l’impunité.
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