Encore une résolution idéologique du Parlement européen historiquement inepte, le mythe du Holodomor

Dans son aveuglement idéologique russophobe devenu viscéral, le Parlement européen (PE), aujourd’hui 15 décembre 2022, vient de qualifier de génocide, mais uniquement pour ses victimes ukrainiennes (?), la grande famine qui eut lieu en URSS, en 1932 et 1933, et qui fit, selon les estimations des historiens, entre 5 et 8 millions de morts (dont la moitié ukrainiennes) :

« Le Parlement européen reconnaît l’Holodomor, la famine artificielle de 1932-1933 en Ukraine, causée par les actions délibérées du régime soviétique, le génocide contre le peuple ukrainien, condamne fermement ces actions du régime soviétique totalitaire, qui ont conduit à la la mort de millions d’Ukrainiens et a considérablement sapé les fondements de la société ukrainienne »

Au passage, le PE remet ainsi sur le devant de la scène le vieux mythe complotiste de l’Holodomor, créé aux États-Unis dans les années 80, et déjà « reconnu » par le même PE en 2008.

Aujourd’hui, 507 membres du Parlement européen ont voté pour cette résolution (réf. RC-B9-0559/2022) historiquement stupide, dont bien entendu nos pitoyables députés européens de LFI (voir page 81) qui continuent ainsi leur perdition. Argh pardon, Aubry s’est abstenue !

Il faut bien continuer de façonner l’image d’une gentille Ukraine victime «permanente» des vilains Russes, agresseurs «permanents», comme on le sait (c’est pas faute d’insister), de tout ce qui bouge en Europe.

Le caractère irrationnel de cette vision de l’histoire faisant porter la responsabilité de la famine en Ukraine dans les années 1932 et 1933 sur les épaules seules d’un Staline, qui voulait soi-disant éliminer physiquement le peuple ukrainien, est juste évident pour quiconque réfléchit 5 minutes (et connait un peu l’histoire). Mais Karine Bechet-Golovko prend néanmoins le temps de revenir sur certains éléments de l’accusation de cet «Holodomor» dans ce billet.

La haine de Staline ou du régime soviétique plus généralement n’excuse pas toutes les dérives (historiques, idéologiques, morales).

Au fait, la grande famine irlandaise du milieu du XIX siècle n’est toujours pas considérée (au grand dam de Sinead O’Connor) par le PE comme un acte volontaire des britanniques, du gouvernement anglais ou des propriétaires terriens même si, au delà de la perte de 10% de sa population, elle eut également des conséquences importantes en matière foncière, en accentuant le phénomène de concentration des terres et d’augmentation de la taille moyenne des exploitations souhaitée par les landlords. Toujours pas de génocide irlandais à l’horizon, du coup ! Des arguments moins complotistes, plus rationnels, en particulier le mildiou, sont avancés. Ah, le matérialisme Marxien quand même, ça a fait ses preuves.

En revanche, pour la famine qui a touché la population de l’Ukraine en 32-33, aucun argument matérialiste ne semble trouver son chemin jusqu’aux cerveaux des moutons européens biberonnés à la soupe otanienne. Il est tellement plus facile de se laisser emporter par un bon vieux complot monté par le régime stalinien plutôt que de réfléchir à

  • la désorganisation du système de production agricole sur le territoire de l’Union soviétique en pleine mutation à cette époque,
  • aux erreurs de la planification balbutiante,
  • à la grande sécheresse de 1931,
  • aux sabotages idéologiques de la contre révolution blanche contre la collectivisation,
  • au fait que les territoires de l’Ukraine de l’Ouest ne font pas partie de la Russie à cette époque mais … de la Pologne (!),
  • ou surtout au nombre de victimes de cette grande famine qui ont été aussi nombreuses dans le reste de l’URSS (!)

Franchement, planifier et mettre en œuvre par des actions délibérées, la conjonction de tous ces facteurs pour créer un génocide relèverait d’un génie et d’une omnipotence que seuls les dieux peuvent envisager d’atteindre, et encore, juste du bout du doigt. Les députés européens considèreraient-ils Staline pour un dieu ?

Encore un sujet pour ConspiracyWatch.

La « gauche » européenne, esprit grégaire et démission

Ce petit billet pour marquer le jour de basculement définitif pour moi. A moins peut-être d’excuses sincères et publiques et d’un grand ménage en interne.

Je le disais hier sur mon FB, le Parlement européen a adopté ce mercredi 24 novembre 2022, hier donc, une résolution grotesque qualifiant officiellement la Russie d’État sponsor du terrorisme.

Ce vote du parlement européen constitue un nouveau signe de soumission pusillanime à son maitre étasunien. Car les USA tiennent en effet à jour, à l’inverse de l’UE, une liste d’états terroristes. Il s’agit simplement d’une liste d’états qu’ils n’aiment pas ou qui les gênent (pour diverses raisons), c’est à dire en fait la liste des états contre qui ils sont en guerre ou contre qui ils souhaiteraient bien être en guerre. On y trouve donc évidemment la Libye, l’Irak, le Yémen du Sud, la Syrie, l’Iran, la Corée du Nord, le Soudan et bien sûr, comme on pouvait s’y attendre … Cuba ! Mais à ma connaissance, eux-mêmes n’ont pas encore osé y ajouter la Russie ! L’UE procède donc d’une sorte de surenchère anticipatrice pour se faire bien voir du dominant.

Bref, en réponse à cet acte de démence caractérisée, le site internet du Parlement européen a bien sûr immédiatement été la cible d’une attaque informatique, probablement par des hackers russes chafouins, qui sont très performants, comme on le sait grâce à la cinématesque hollywoodienne, dans tout ce qui touche au … hacking.

J’attendais que le site revienne en ligne pour voir, sans vraiment trop d’illusions, comment avaient voté nos députés français, et particulièrement ceux du groupe européen GUE/GNL, également dénommé pompeusement « The Left » (comme le PS à une certaine époque :-D), auquel les élus LFI appartiennent. Le vent grégaire soufflant très fort en Occidentalie depuis quelques temps, je ne m’attendais bien sûr pas à un miracle, mais au moins espérais-je peut-être une ligne abstentionniste.

Ben, non, même pas. Le résultat du vote se trouve dans le comte-rendu de session, en page 19 / 20 :

Au final, 575 députés endoctrinés ou couards ont soutenu la résolution, 8 courageux ont voté contre et 24 assez courageux se sont abstenus. Tous les députés de mon (ex-)camp, les députés LFI du groupe GUE/GNL ont voté pour l’adoption de cette résolution, comme un seul homme, ou un seul garçonnet devrais-je dire.

Il faut lire les 10 pages de cette résolution ubuesque, en particulier les 20 « considérant », pour se rendre compte de l’univers parallèle dans lequel ces gens, qui sont censés nous représenter, vivent. Tout ce qui y raconté constitue au mieux un fatras de mensonges affirmés sans aucune preuve (bien sûr, comment pourrait-il exister des preuves de trucs qui n’existent pas ?), et dans la plupart des cas, une inversion pure et simple de la réalité. Du Orwell en plus abouti. Rien que le premier considérant laisse sans voix ceux qui suivent ce conflit otanesque depuis 2014, c’est à dire depuis que la junte de Kiev (menée par Poroshenko à l’époque) a lancé sa guerre ethnique contre les populations civiles Russes et russophones du Dombass, la bombardant toutes les nuits sans relâche depuis 8 ans :

« considérant que depuis 2014, et en particulier après le 24 février 2022, date à laquelle la Russie a relancé la guerre d’agression illégale, non provoquée et injustifiée qu’elle mène contre l’Ukraine, ses forces ont porté des attaques aveugles contre des zones résidentielles et des infrastructures civiles, tué des milliers de civils ukrainiens et commis des actes de terreur dans tout le pays qui ciblaient divers éléments d’infrastructures civiles, tels que des zones résidentielles, des écoles, des hôpitaux, des gares ferroviaires, des théâtres et des réseaux d’eau et d’électricité; »

Inutile de la détailler plus, un tissus d’âneries basées sur l’inversion accusatoire qu’ils pensent, à tort, rédemptrice.

Quoi qu’il en soit, au final je constate que après ces 2 dernières années d’alignement décevant sur la doxa officielle de l’arnaque COVID, qui avaient déjà bien rempli la coupe de ce que je suis prêt à accepter en termes de compromission, « nos » députés LFI, français et européens, franchissent aujourd’hui une nouvelle étape dans la course à la veulerie (ou la stupidité) avec cette position idiote sur la Russie et cette lecture inversée de l’histoire. Là, ma coupe déborde carrément à gros flots.

Mesdames et Messieurs les députés de « The Left », que vous l’ayez apposée par pusillanimité ou par conviction, votre signature honteuse en bas de cette résolution inique vous fera peut-être gagner vos gallons de bons petits soldats au service de la bourgeoisie bienpensante et vous vaudra par conséquent éventuellement quelques invitations, voire des sourires, des Ruth Elkrief du PAF, mais vous a fait perdre à coup sûr votre âme et ma voix.

Une pierre insoumise dans le jardin des Européennes


Note préliminaire :

Maintenant que Macron a probablement récupéré mon nom, mes coordonnées et le nom de mon chat dans les fichiers de la France Insoumise aspirés le 16 octobre par sa police politique lors de la plus grande opération policière jamais organisée par un gouvernement français dans l’histoire récente (peut-être pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie, faudrait chercher), je crois que nous devons maintenant revenir à la politique, celle de fond, je veux dire la politique qui parle programme, orientations, stratégies, idées, voire idéologie (pour ceux qui savent ce que ça veut dire).

Adoncques, nous en étions, si je ne m’abuse, à cet instant magique où quelques besogneux petits ex-PS venaient de faire scission (sic) d’avec le susdit PS et où la France Insoumise (FI), par la bouche de son fondateur, Jean-Luc Mélenchon, se disait prêt à éventuellement les accueillir sur une liste FI aux européennes, ou au moins à discuter le bout de gras avec eux, à parler programme contre place, ou que sais-je, justement c’était pas clair, en tous cas à mes yeux, et c’est justement de ça de que j’veux qu’on cause 😉

Et j’allais publier ce petit billet quand, patatra !, un beau matin, je tombe, en me connectant à mon compte Facebook (nul n’est parfait), sur la tête ébouriffée du susdit Jean-Luc, son portable à la main en mode selfie, visiblement pas content du tout et je le comprends, diffusant en live la perquisition qui avait lieu chez lui manu militari (manu polici ?).  Bon, n’ayant pas un petit cœur de pierre tout rabougri et me sentant affecté par cette histoire rocambolesque et solidaire de JLM dans cette épreuve, et vu que ce petit billet concerne plutôt un point de désaccord politique avec JLM et son équipe, j’ai préféré, par respect, par bienveillance, par esprit d’apaisement, pour marquer mon soutien, enfin vous voyez quoi, j’ai préféré repousser quelques temps sa diffusion. 

Il me semble qu’aujourd’hui la vague médiatique est sur le point de passer (même si il y a encore de violents ressacs sur BFM ou dans Libé) et il est temps, je trouve, de relancer la discussion sur les sujets de fond.  J’espère ne pas froisser d’autres insoumis qui considéreraient, eux, qu’il est encore trop tôt pour se (re-)prendre le chou.  Si ce devait toutefois être le cas, je me permets de vous suggérer, en toute amitié, de poser ce billet sur un coin de table, de laisser retomber la sauce en vous adonnant à ce à quoi vous vous adonnez habituellement pour penser à autre chose et de ne le reprendre que dans quelques temps quand la tempête sera passée.

Dans tous les cas, sachez que, étrangement, je ne goûte que très modérément les insultes 😉  Mais je vous concède que je suis bizarre.

Fin de la note préliminaire et de la trêve des perquisitionneurs 😉


Alors comme ça, d’un coup de baguette magique électoraliste, les Maurel, Lienemann et autre improbable Dray, après avoir fustigé et méprisé à longueur de discours et d’articles bileux le programme de la France Insoumise, l’Avenir en commun (AEC), ces opportunistes, dont la duplicité n’a probablement d’égale que la couardise politique, seraient donc finalement tombés d’accord pour sortir des traités européens ?   J’espère qu’ils ne se sont pas fait mal en tombant mais permettez-moi de douter, encore une fois, de leur sincérité (je sais, ce mot sonne étrangement quand on a leur image en tête).

Je rappelle ici à toutes fins utiles, et également à l’adresse des orateurs nationaux de la France Insoumise (FI) qui semblent l’oublier de plus en plus souvent dans leurs interventions, je rappelle donc cette évidence, expliquée dès le début de l’aventure insoumise par les économistes du mouvement, en particulier par J. Généreux, et d’ailleurs détaillée en toutes lettres dans l’AEC, dans sa section 49 , « Prendre les mesures immédiates et unilatérales de sauvegarde des intérêts de la Nation et d’application de notre projet », que :

«Pour appliquer notre programme, il nous faudra donc désobéir aux traités dès notre arrivée au pouvoir, par des mesures de sauvegarde de la souveraineté du peuple français.»

Je ne reviens pas ici en détails sur les raisons de cet impératif mais, coïncidence, dans un article fiction passionnant du Diplo d’Octobre, est justement abordé ce sujet crucial des mesures d’urgence qui seraient à prendre immédiatement pas un gouvernement progressiste de rupture qui viendrait à prendre le pouvoir (on peut toujours rêver, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise, comme dirait l’autre).  L’objectif évident est bien entendu de se protéger autant que possible de la guerre implacable que ne manquerait pas de déclencher alors le capital contre le nouveau gouvernement.  En bref, il s’agirait en priorité et très rapidement (plus rapidement probablement que ce que n’autorise le rythme normal des procédures législatives, donc, lorsque c’est constitutionnellement possible, par décrets), d’une part de se prémunir contre la fuite des capitaux (car les euros en régime de libre circulation des capitaux garantie par les traités européens peuvent sortir du territoire par tout un tas d’interstices financiers), et d’autre part de trouver les liquidités sonnantes et trébuchantes nécessaires pour payer les fonctionnaires, entretenir les écoles, etc, bref faire fonctionner le pays (car le robinet à liquidités de la BCE serait probablement rapidement coupé comme on l’a vu dans le cas de la Grèce en 2015).

J’espère que les mercenaires à la dérive de l’ancienne Hollandie en quête d’une liste européenne plus prometteuse sur laquelle s’échouer ont bien assimilé le fait que ces mesures d’urgence ne seraient en outre que le prélude à un chapelet d’entorses, de transgressions et de violations aux traités de l’Union européenne prévues dans l’AEC, des mesures de rupture réelle que ces mollusques politiques considéraient jusqu’à tout récemment comme des outrages inacceptables, voire impensables, quand on est membre distingué du clan des bons petits européens de l’axe du bien (entendre l’axe ultra-libéral forcené).

Je tenais donc juste à préciser ici (et nunc) pour ceux que ça pourrait intéresser, par exemple ceux qui déterminent la (nouvelle?) stratégie politique pour le moins fluide, pour ne pas dire visqueuse, de la FI, qu’en tant que véritable européen, amoureux de l’Europe, de sa géographie, de son histoire et de ses peuples, conscient qu’il n’est de paix et de solidarité européennes possibles qu’EN DEHORS de l’Union européenne, je ne pourrai voter pour la liste France Insoumise aux élections européennes qu’aux conditions suivantes (vous allez voir, je ne suis pas si exigeant) :

1. La FI, par l’intermédiaire de Jean-Luc Mélenchon en tout premier lieu, mais également à travers l’ensemble de ses divers orateurs nationaux, très bons au demeurant, Corbières, Quatenens, Coquerel, Bompard, Autain, etc, doit ré-affirmer clairement son appui total et complet à l’AEC et en particulier, au delà de la stratégie trouble Plan A / Plan B, elle doit ré-affirmer sa détermination sans failles à appliquer sans trembler lorsque le moment sera venu sa section 49,

2. Même s’il ne s’agit pas d’une élection nationale (merci, je crois avoir compris la différence, mais il s’agit d’une question d’honnêteté politique vis à vis des électeurs), il faut que la FI rappelle, illustre et détaille dès que l’occasion lui en sera donnée pendant la campagne électorale quelles mesures d’urgence précises seraient prises en cas de victoire, certes (de plus en plus) improbable, à la présidentielle prochaine, en insistant tout particulièrement « là où ça fait mal » sur les mesures entrant en conflit de traités européens actuels,

3. Les impétrants au Parlement européen sur la liste FI doivent bien entendu accepter TOUS les termes de l’AEC, et en particulier TOUTES les mesures en violation des traités européens.  Pour ceux qui viennent d’horizons européistes béats divers et variés (ex PS, PC, LREM ou que sais-je encore), une déclaration de contrition sincère (peut-être ponctuée de quelques flagellations vespérales 😉 télévisuelles – chez Hanouna ?) quant à leur fourvoiement antérieur sur l’UE serait en outre la bienvenue s’ils souhaitent avoir quelque espoir de me convaincre de leur revirement soudain (au minimum, quelque chose dans le style des explications convaincantes de Jean-Luc Mélenchon quant à son revirement sur son vote de Maastricht ’92 que l’on peut trouver sur son site)

Si, ce dont mon humilité naturelle me pousse à douter, un membre éminent de la FI (un qui aurait l’oreille des responsables) lit ces quelques mots, il peut bien entendu les balayer d’un revers de main Macronien en considérant qu’ils n’émanent finalement que d’un pauvre type isolé sans réelle importance qui ne mérite de toute manière pas qu’on se fâchât avec des gens aussi importants que Maurel ou Dray pour son vote.  Vu mon état actuel de dépit concernant le cirque politicien, sachez que je comprendrais.  Sachez également que j’attendrais alors impatiemment le soir du 23 mai 2019, après une belle journée (on croise les doigts 😀 ) en ballade, à la mer, en montagne, à la campagne, enfin bref n’importe où pourvu que ce soit loin de l’obscurité des bureaux de vote, pour voir nos portes-paroles et orateurs éminents, entourés de leurs nouveaux amis Maurel, Dray et autres clowns exfiltrés, tenter de nous expliquer comment et pourquoi la FI s’est pris un tel gadin aux élections.

Et, en vieil insoumis (puisque, sans raconter toute ma vie qui n’a d’ailleurs aucun intérêt, j’ai gagné mes premiers gallons d’insoumis, d’insoumis réel, d’insoumis au sens juridique français du terme, dès 1986, quand je refusai de me rendre dans le régiment dans lequel j’étais affecté pour effectuer mon service militaire, mais je parle-là d’un temps que les moins de … 50 ans ne peuvent pas connaitre, veuillez m’excuser), bref, en vieil insoumis disais-je, je pense que je parviendrais même à en tirer quelque sourire jaune sous cape.

Les noms français de cette « Europe qui nous protège »

Hier, le Parlement européen a accordé sept années d’empoisonnement légal supplémentaire à Monsanto et ses désherbants au glyphosate.   Aujourd’hui, il a organisé le fichage de tous les passagers des avions avec son PNR.

Et aujourd’hui également, il a rendu encore plus difficile (si c’était possible) le rôle des lanceurs d’alerte en adoptant la directive « secret des affaires » qui protège les entreprises… contre les lanceurs d’alerte, les journalistes d’investigation, les syndicalistes ou les salariés.

Comme l’explique la délégation Française du groupe GUE-NGL au Parlement européen dans son Communiqué :

« Les défenseurs de ce texte arguent qu’il permettrait aux petites entreprises de défendre leurs processus de production et leurs inventions face aux grandes multinationales. Dire cela, c’est être en dehors des réalités du système financier mondialisé. Ce texte ne bénéficiera justement qu’aux grands groupes désirant utiliser les secrets d’affaires pour contourner les législations et garde-fous sanitaires et sociaux mis en place par les États membres. Les artisans, les PME n’ont en réalité rien à y gagner.

De lourds précédents existent. Aux États-Unis, les produits chimiques toxiques utilisés pour l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste ne peuvent être rendus publics car ils sont justement classés « secrets d’affaires ». Antoine Deltour, qui a révélé le scandale Luxleaks, est désormais inquiété par la justice du Luxembourg, car ce qu’il a révélé était « légal ». Et lorsque sortent les « Panama Papers », Mossack Fonseca, le cabinet d’avocat panaméen responsable de cette fraude sans précédent à l’impôt, se permet de menacer  de poursuites les journalistes qui relayent l’information, justement au nom du secret d’affaire.

(…) ce texte refuse de clairement protéger les lanceurs d’alerte si utiles à nos sociétés, fait peser une menace sur le droit à l’information, à l’action des syndicalistes et la mobilité des travailleurs. »

Le même argumentaire à la façon, beaucoup plus drôle, il faut bien l’avouer, de Nicole Ferroni :

Qui a voté cette saloperie ?

Quand on regarde les détails,

on se rend compte que toute la droite européenne (ce super-méga-groupe composé des groupes parlementaires dits « populaires », « libéraux », « démocrates », « socialistes » et « nationalistes ») étaient favorables à l’adoption de cette directive.

Je vous passe les détails des votes pour les groupes EPP et ALDE qui ont bien sûr tous voté POUR, à 2 exceptions près qui … n’ont pas voté (ils étaient aux toilettes au moment du vote, c’est ballot).

Pour en arriver rapidement à ça :

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« L’Europe des truismes », par …


J’ai tellement ri qu’il fallait que je partage ces lignes avec tous ceux qui me lisent mais qui n’iront jamais (Dieu seul sait pourquoi … et Christophe Barbier aussi, mais c’est peut-être la même chose finalement) s’encanailler sur le blog de leur auteur.

Il s’agit d’un député européen qui décrit une journée comme une autre au parlement européen.  Bonne lecture.

Flot de truismes et cuistreries ce matin-là au parlement européen. Barroso parlait, sautant de langue en langue, pour ne rien dire. En grande forme monsieur Barroso ! Il a enfoncé environ mille portes ouvertes, dont une bonne part était installée par lui-même ! Résumé : tout va bien ! Et même : tout va de mieux en mieux. Ne croyez pas que j’exagère. Même ses amis de droite étaient consternés ! Si vous avez du temps à perdre et si vous lisez couramment l’anglais, allez lire ça sur le site du Parlement européen. Il bouge ses petits doigts d’un air terrible et appuie sur les mots d’un air plein de conviction pour proférer des paroles aussi terribles que « il n’est pas venu le moment de se reposer (hélas, beaucoup de gens y pensaient !) mais de se retrousser ses manches (sacré bonhomme, quand même !) » Sans oublier les puissantes pensées qui nous obligent à méditer : « la force de l’esprit dépend de notre réflexion et de notre endurance pour trouver les bonnes solutions et les mettre en œuvre ! » Entre les cris de joie pour ce futur étincelant et le présent radieux, de fortes injonctions nous sont adressées: « nous devons être fiers de ce qu’est l’Europe ! » Bien sûr ! Pour ma part j’ajouterai même : « Pouet ! pouet ! ».

Tous les eurobéats de droite et de gauche éclatent en applaudissements. Mais oui, en plus ils en sont fiers ! Mais avons-nous le choix ? Barroso a, en effet, parfaitement identifié l’alternative à cette fierté. Il pourfend « ceux qui veulent revenir en arrière dans une Europe des tranchées ». Je suppose qu’il s’agit de nous. Oui « les tranchées », voilà notre projet politique, c’est bien connu. Sans oublier les armes chimiques qui allaient avec jusqu’à 1925, comme chacun le sait maintenant.

Quoiqu’il en soit Barroso nous prévient : il ne permettra pas qu’on « oublie l’essentiel ». Oui, prenons de la hauteur comme il nous le recommande. Et souvenons nous bien qu’il s’agit « d’éviter une reprise sans emploi et donc accélérer le rythme des réformes structurelles » et surtout « éliminer tous les obstacles pour les entreprises ». Ouf ! On respire ! Beaucoup craignaient que Barroso nous annonce la socialisation des moyens de production. Et n’en profitons pas pour « oublier la défense des valeurs qui ne peuvent être négociées ». Je crois qu’il s’agit sans doute de la cupidité qui est le moteur de la concurrence libre et non faussée. Mais il est possible que ce soit les Droits de l’Homme à Cuba, ou la remise pied et poing liés de terroristes ignobles comme Snowden. A moins que ce soit la bonne tenue des bases secrètes nord-américaines, le droit pour les USA de nous espionner librement et ainsi de suite.

Emouvant Barroso !

Après lui commence le beau défilé : droite « populaire » et sociaux-libéraux bêlent en cadence. Les uns contiennent raisonnablement leur enthousiasme, les autres maîtrisent dignement leurs insatisfactions. Tous communient dans le futur merveilleux que contient cette chose admirable qu’est l’Europe des pères fondateurs blablabla. Le porte parole des sociaux libéraux et des solfériniens dit que « le centre gauche et le centre droit diffèrent sur bien des points, mais…. (ah ! « mais ») » « le centre doit s’entendre pour faire vivre l’Europe ! » Voila qui est clair. Car, bien sur, mesdames et messieurs qui seriez tenté de vous disperser, quelle est l’alternative ? Hein ? « Il faut barrer la route à la xénophobie et au racisme ! » Vous voilà placés devant le vrai choix : le centre (gauche et droit) ou bien le racisme. Vous hésitez ? Du coup la seule chose intelligente qui est dite revient à la droite libérale dont l’orateur déclare : « ceux qui croient à la fin de la crise sont des somnambules. Le futur c’est une longue période de stagnation, comme au Japon après l’explosion de la bulle immobilière ». Je crois exactement la même chose. (…)

Rien d’utile ne peut sortir de ces bavardages.

En début d’après-midi, voici le clou du spectacle : Poursuivre la lecture de « « L’Europe des truismes », par … »