Soutien de l’opération russe en Ukraine sans Poutinolâtrie

Ce billet, comme la plupart des choses que j’écris depuis des années, est plus pour moi-même que pour quiconque d’autre (d’ailleurs tout le monde s’en fout et à juste titre probablement – à part ma mère peut-être). Pour que le « moi » du futur retrouve l’état d’esprit et l’argumentation qui m’animent aujourd’hui. C’est toujours intéressant, je trouve (mais je dois être un brin mégalo), de relire des vieux billets, tiens, comme celui-ci (écrit au second degré) qui concernait déjà, en 2014, des sanctions contre Poutine : Les 10 meilleures raisons pour justifier les (nouvelles) sanctions contre Poutine.

Intéressant disais-je, dans l’ambiance actuelle où d’aucuns font semblant de découvrir un problème en Ukraine (comme si la guerre avait démarré en 2022!), de retrouver ce billet de 2014 sur la « Russophobie manipulatrice ou la crise Ukrainienne » ou encore cet autre de 2015 prédisant « la guerre aux côtés de nos amis les nazis ! ». Désolé pour cette autosatisfaction narcissique tout à fait inconvenante mais je n’y peux rien, j’aime bien me relire de temps en temps. Mais, vous qui n’êtes pas ma mère, que cela ne vous empêche pas de survoler rapidement ce billet au cas où vous pensez pouvoir y trouver également quelque intérêt.

Il s’est donc aujourd’hui écoulé une année depuis le début de l’opération spéciale russe en Ukraine. Les dirigeants et médias occidentaux préfèrent dire, de façon mensongère, « depuis le début de la guerre en Ukraine ». J’ai lu le discours qu’a prononcé Vladimir Vladimirovitch Poutine, VVP pour les intimes et les flemmards du clavier, devant la Douma ce 21 février 2023. Comme vous le savez, il est en effet toujours plus sûr de s’abreuver directement à la source plutôt que de ne s’humecter que des quelques gouttes qui seront malicieusement sélectionnées et commentées par la propagande. Si ça vous intéresse, vous pouvez en trouver plusieurs traductions en français sur le net. Je vous propose, par habitude, celle d’un de mes sites de référence, ici.

Attention toutefois, c’est un long discours. Très long. Vraiment très très long. Mais beaucoup plus court qu’une nouvelle de Léon Tolstoï, par exemple (et malheureusement moins romantique) 😉

Il s’agit d’un exercice annuel qui n’est pas dédié spécifiquement aux événement en Ukraine. C’est une sorte de discours de politique générale français mixé avec un discours sur l’état de l’union étasunien. Il aborde donc tous les sujets qui touchent à la gestion du pays.

Mais bien entendu, toute une première partie du discours, que je cite in extenso ci-après afin que chacun se fasse son idée, raconte cette guerre en cours que l’OTAN mène à la Russie (à travers l’Ukraine), analysée depuis le point de vue russe. Il ne s’agit pas juste des délires d’un psychopathe qui se rêve en fils de Hitler et de Catherine II, comme tentent de le faire croire nos médias occidentaux. C’est au contraire à mon avis la perception des russes dans leur ensemble. Et c’est en tous cas exactement la mienne, et ce, bien que je ne sois ni Russe, ni résident en Russie, ni russophone, ni même psychopathe (enfin, je ne crois pas).

Pour résumer l’affaire, comment est-ce que quiconque muni d’une mappemonde, de quelques notions d’histoire et d’un cerveau à deux hémisphères pourrait sérieusement nier que :

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Encore une résolution idéologique du Parlement européen historiquement inepte, le mythe du Holodomor

Dans son aveuglement idéologique russophobe devenu viscéral, le Parlement européen (PE), aujourd’hui 15 décembre 2022, vient de qualifier de génocide, mais uniquement pour ses victimes ukrainiennes (?), la grande famine qui eut lieu en URSS, en 1932 et 1933, et qui fit, selon les estimations des historiens, entre 5 et 8 millions de morts (dont la moitié ukrainiennes) :

« Le Parlement européen reconnaît l’Holodomor, la famine artificielle de 1932-1933 en Ukraine, causée par les actions délibérées du régime soviétique, le génocide contre le peuple ukrainien, condamne fermement ces actions du régime soviétique totalitaire, qui ont conduit à la la mort de millions d’Ukrainiens et a considérablement sapé les fondements de la société ukrainienne »

Au passage, le PE remet ainsi sur le devant de la scène le vieux mythe complotiste de l’Holodomor, créé aux États-Unis dans les années 80, et déjà « reconnu » par le même PE en 2008.

Aujourd’hui, 507 membres du Parlement européen ont voté pour cette résolution (réf. RC-B9-0559/2022) historiquement stupide, dont bien entendu nos pitoyables députés européens de LFI (voir page 81) qui continuent ainsi leur perdition. Argh pardon, Aubry s’est abstenue !

Il faut bien continuer de façonner l’image d’une gentille Ukraine victime «permanente» des vilains Russes, agresseurs «permanents», comme on le sait (c’est pas faute d’insister), de tout ce qui bouge en Europe.

Le caractère irrationnel de cette vision de l’histoire faisant porter la responsabilité de la famine en Ukraine dans les années 1932 et 1933 sur les épaules seules d’un Staline, qui voulait soi-disant éliminer physiquement le peuple ukrainien, est juste évident pour quiconque réfléchit 5 minutes (et connait un peu l’histoire). Mais Karine Bechet-Golovko prend néanmoins le temps de revenir sur certains éléments de l’accusation de cet «Holodomor» dans ce billet.

La haine de Staline ou du régime soviétique plus généralement n’excuse pas toutes les dérives (historiques, idéologiques, morales).

Au fait, la grande famine irlandaise du milieu du XIX siècle n’est toujours pas considérée (au grand dam de Sinead O’Connor) par le PE comme un acte volontaire des britanniques, du gouvernement anglais ou des propriétaires terriens même si, au delà de la perte de 10% de sa population, elle eut également des conséquences importantes en matière foncière, en accentuant le phénomène de concentration des terres et d’augmentation de la taille moyenne des exploitations souhaitée par les landlords. Toujours pas de génocide irlandais à l’horizon, du coup ! Des arguments moins complotistes, plus rationnels, en particulier le mildiou, sont avancés. Ah, le matérialisme Marxien quand même, ça a fait ses preuves.

En revanche, pour la famine qui a touché la population de l’Ukraine en 32-33, aucun argument matérialiste ne semble trouver son chemin jusqu’aux cerveaux des moutons européens biberonnés à la soupe otanienne. Il est tellement plus facile de se laisser emporter par un bon vieux complot monté par le régime stalinien plutôt que de réfléchir à

  • la désorganisation du système de production agricole sur le territoire de l’Union soviétique en pleine mutation à cette époque,
  • aux erreurs de la planification balbutiante,
  • à la grande sécheresse de 1931,
  • aux sabotages idéologiques de la contre révolution blanche contre la collectivisation,
  • au fait que les territoires de l’Ukraine de l’Ouest ne font pas partie de la Russie à cette époque mais … de la Pologne (!),
  • ou surtout au nombre de victimes de cette grande famine qui ont été aussi nombreuses dans le reste de l’URSS (!)

Franchement, planifier et mettre en œuvre par des actions délibérées, la conjonction de tous ces facteurs pour créer un génocide relèverait d’un génie et d’une omnipotence que seuls les dieux peuvent envisager d’atteindre, et encore, juste du bout du doigt. Les députés européens considèreraient-ils Staline pour un dieu ?

Encore un sujet pour ConspiracyWatch.

La « gauche » européenne, esprit grégaire et démission

Ce petit billet pour marquer le jour de basculement définitif pour moi. A moins peut-être d’excuses sincères et publiques et d’un grand ménage en interne.

Je le disais hier sur mon FB, le Parlement européen a adopté ce mercredi 24 novembre 2022, hier donc, une résolution grotesque qualifiant officiellement la Russie d’État sponsor du terrorisme.

Ce vote du parlement européen constitue un nouveau signe de soumission pusillanime à son maitre étasunien. Car les USA tiennent en effet à jour, à l’inverse de l’UE, une liste d’états terroristes. Il s’agit simplement d’une liste d’états qu’ils n’aiment pas ou qui les gênent (pour diverses raisons), c’est à dire en fait la liste des états contre qui ils sont en guerre ou contre qui ils souhaiteraient bien être en guerre. On y trouve donc évidemment la Libye, l’Irak, le Yémen du Sud, la Syrie, l’Iran, la Corée du Nord, le Soudan et bien sûr, comme on pouvait s’y attendre … Cuba ! Mais à ma connaissance, eux-mêmes n’ont pas encore osé y ajouter la Russie ! L’UE procède donc d’une sorte de surenchère anticipatrice pour se faire bien voir du dominant.

Bref, en réponse à cet acte de démence caractérisée, le site internet du Parlement européen a bien sûr immédiatement été la cible d’une attaque informatique, probablement par des hackers russes chafouins, qui sont très performants, comme on le sait grâce à la cinématesque hollywoodienne, dans tout ce qui touche au … hacking.

J’attendais que le site revienne en ligne pour voir, sans vraiment trop d’illusions, comment avaient voté nos députés français, et particulièrement ceux du groupe européen GUE/GNL, également dénommé pompeusement « The Left » (comme le PS à une certaine époque :-D), auquel les élus LFI appartiennent. Le vent grégaire soufflant très fort en Occidentalie depuis quelques temps, je ne m’attendais bien sûr pas à un miracle, mais au moins espérais-je peut-être une ligne abstentionniste.

Ben, non, même pas. Le résultat du vote se trouve dans le comte-rendu de session, en page 19 / 20 :

Au final, 575 députés endoctrinés ou couards ont soutenu la résolution, 8 courageux ont voté contre et 24 assez courageux se sont abstenus. Tous les députés de mon (ex-)camp, les députés LFI du groupe GUE/GNL ont voté pour l’adoption de cette résolution, comme un seul homme, ou un seul garçonnet devrais-je dire.

Il faut lire les 10 pages de cette résolution ubuesque, en particulier les 20 « considérant », pour se rendre compte de l’univers parallèle dans lequel ces gens, qui sont censés nous représenter, vivent. Tout ce qui y raconté constitue au mieux un fatras de mensonges affirmés sans aucune preuve (bien sûr, comment pourrait-il exister des preuves de trucs qui n’existent pas ?), et dans la plupart des cas, une inversion pure et simple de la réalité. Du Orwell en plus abouti. Rien que le premier considérant laisse sans voix ceux qui suivent ce conflit otanesque depuis 2014, c’est à dire depuis que la junte de Kiev (menée par Poroshenko à l’époque) a lancé sa guerre ethnique contre les populations civiles Russes et russophones du Dombass, la bombardant toutes les nuits sans relâche depuis 8 ans :

« considérant que depuis 2014, et en particulier après le 24 février 2022, date à laquelle la Russie a relancé la guerre d’agression illégale, non provoquée et injustifiée qu’elle mène contre l’Ukraine, ses forces ont porté des attaques aveugles contre des zones résidentielles et des infrastructures civiles, tué des milliers de civils ukrainiens et commis des actes de terreur dans tout le pays qui ciblaient divers éléments d’infrastructures civiles, tels que des zones résidentielles, des écoles, des hôpitaux, des gares ferroviaires, des théâtres et des réseaux d’eau et d’électricité; »

Inutile de la détailler plus, un tissus d’âneries basées sur l’inversion accusatoire qu’ils pensent, à tort, rédemptrice.

Quoi qu’il en soit, au final je constate que après ces 2 dernières années d’alignement décevant sur la doxa officielle de l’arnaque COVID, qui avaient déjà bien rempli la coupe de ce que je suis prêt à accepter en termes de compromission, « nos » députés LFI, français et européens, franchissent aujourd’hui une nouvelle étape dans la course à la veulerie (ou la stupidité) avec cette position idiote sur la Russie et cette lecture inversée de l’histoire. Là, ma coupe déborde carrément à gros flots.

Mesdames et Messieurs les députés de « The Left », que vous l’ayez apposée par pusillanimité ou par conviction, votre signature honteuse en bas de cette résolution inique vous fera peut-être gagner vos gallons de bons petits soldats au service de la bourgeoisie bienpensante et vous vaudra par conséquent éventuellement quelques invitations, voire des sourires, des Ruth Elkrief du PAF, mais vous a fait perdre à coup sûr votre âme et ma voix.

Intervention de Vladimir Poutine au Club Valdai (texte complet)

Je mets ce discours sur mon blog pour pouvoir le retrouver plus facilement, car il me semble qu’il est fondamental (au sen propre). Il pose les fondations du monde multipolaire que V. Poutine appelle de ses vœux, à l’opposé du monde unilatéral, exclusivement dominé par les USA entourés de ses vassaux et en lutte permanente contre ses « ennemis » (déclarés, fantasmés, souhaités). On peut ne pas être d’accord avec certains de ses points de vue, et c’est ponctuellement mon cas, et on peut ne pas lui faire confiance quant à sa volonté réelle de voir advenir ce nouveau monde, mais je pense que tout un chacun, en tous cas tous ceux qui souhaitent parler sérieusement de la Russie et de leur conflit avec l’OTAN, devrait prendre le temps de le lire, de le décortiquer et de l’analyser.

Un grand merci au Grand soir et plus particulièrement à Viktor Dedaj pour cette nouvelle traduction qui a dû lui demander un travail considérable. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas trop d’avoir copié intégralement le texte, le tout me semble important. Heureusement qu’il est là. Il s’agit d’une pièce d’information essentielle à mes yeux.

Bonne lecture.

Intervention de Vladimir Poutine à la session plénière de la 19ème réunion annuelle du Club Valdai (texte complet)

« Mesdames et messieurs, chers amis,

J’ai eu l’occasion de me faire une idée de ce dont vous avez discuté ici au cours des derniers jours. Ce fut une discussion intéressante et substantielle. J’espère que vous ne regrettez pas d’être venus en Russie et de communiquer entre vous.

Je suis heureux de vous voir tous.

Nous avons utilisé la plate-forme du Club Valdai pour discuter, plus d’une fois, des changements majeurs et graves qui ont déjà eu lieu et qui sont en train de se produire dans le monde, des risques posés par la dégradation des institutions mondiales, l’érosion des principes de sécurité collective et la substitution des « règles » au droit international. J’ai été tenté de dire “ nous savons clairement qui a élaboré ces règles ”, mais ce ne serait peut-être pas une affirmation exacte. Nous n’avons aucune idée de qui a inventé ces règles, de ce sur quoi ces règles sont basées, ou de ce que contiennent ces règles.

Il semble que nous soyons témoins d’une tentative d’application d’une seule règle par laquelle les personnes au pouvoir – nous parlions du pouvoir, et je parle maintenant du pouvoir mondial – pourraient vivre sans suivre aucune règle et pourraient s’en tirer à bon compte. Ce sont ces règles que nous entendons constamment, comme on dit, rabâcher, c’est-à-dire en parler sans cesse…

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Pont de Crimée, jusqu’où l’OTAN ira-t-il ?

Ce 8 octobre au matin, l’OTAN et ses marionnettes européo-kieviennes ont encore franchi un échelon dans l’escalade de la guerre qu’ils mènent à la Russie, en s’attaquant au pont de Crimée, reliant à l’est de la péninsule Kertch à Taman.

On connait (pour ceux qui veulent bien ne pas se bander les yeux par idéologie) les pratiques criminelles du régime nazi de Kiev, soutenu par ses mandataires occidentaux, qui collectionnent les crimes de guerre depuis 8 longues années (bombardements de zones civiles, exécutions sommaires de pro-russes, ou dénoncés comme tels, dans les zones reprises, etc).

De plus en plus, la confiance s’installant, ils prennent aujourd’hui pour cible l’infrastructure stratégique russe, comme les gazoduc NordSteam en mer Baltique ou la Centrale nucléaire d’Energodar à Zaporozhye. Pour l’instant, la Russie ne réagit pas, refusant, semble-t-il, d’entrer dans l’engrenage des provocations.

Je regarde alors, incrédule, des images comme ce reportage de BFM (avec le son OFF bien sûr pour ne pas avoir à endurer la propagande outrancière de l’OTAN) où on voit un évangéliste déblatérer sa messe (je suppose) avec pour toile de fond une grande ville qui vit totalement normalement. Tout y est, circulation, trafic, piétons, éclairages, feux de circulations, immeubles, habitants serein vacant à leurs trafics … On se croirait à Paris, ou peut-être Tours plutôt 😉 :

https://www.facebook.com/Calvi3D/videos/1691916181193130

Cette grande capitale affairée, c’est Kiev fin septembre, qui est, parait-il, en guerre depuis 7 mois contre la pire brute sanguinaire de la planète.

Pour aider tout un chacun à établir le parallèle, je voudrais rappeler ce que sont les bombardements du camp du bien qui vient exporter sa liberté et sa démocratie dans la capitale d’un pays « ennemi » en illustrant le propos à l’aide de quelques exemples de bombardements tout à fait humanitaires, destinés à libérer les populations des pays cibles de l’emprise de … salles brutes sanguinaires :

Dresde, 1945
Belgrade, 1999
Bagdad, 2003

Ces campagnes de bombardements libérateurs du camp du bien durent généralement plusieurs semaines (presque 3 mois par exemple pour Belgrade) avant même qu’un seul gentil soldat de l’OTAN ne pose un pied sur le pays ciblé. Et je vous épargne les images d’Hiroshima et Nagasaki.

Ma question, et l’interrogation que tout le monde devrait avoir en tête, est donc la suivante : les habitants de Kiev se réveilleront-ils un de ces quatre matins sous la réponse de Moscou ? Il faut souhaiter aux habitants de l’ouest de l’Ukraine que Poutine ne devienne pas, à force de provocations, le monstre inhumain qu’ils aiment à dépeindre. Car Kiev sans électricité, sans eau et sans communications, dans le noir et le froid de l’hiver, ça doit pas être terrible.

Mais tant que le monstre garde la tête froide et considère toujours les Ukrainiens comme ses frères, ils peuvent bien continuer à danser et, avant d’aller déguster un cocktail dans le dernier club branché de la capitale, se prendre en photo devant un pont qui brûle :

Kiev sous le déluge de feu déversé par le monstre sanguinaire du Kremlin
Bobo Kievien à la recherche de rats pour le repas du soir