Et si … Rêvons d’un thermidor différent

JUGEMENT DU TRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIRE *

Vu par le tribunal criminel révolutionnaire établi par la loi du 30 juin 2022, sans recours au tribunal de Cassation, et encore en vertu des pouvoirs délégués au tribunal par la loi du cinq juin de la même année séant au Palais de justice à Paris :

L’acte d’accusation dressé par l’accusateur public dudit tribunal, contre les accusés ci-devant Président de la République, Ministres et députés de la ci-devant cinquième république française dont la liste est annexée au présent acte, acte dont la teneur suit…

Vu les ordonnances de prise de corps rendues par le tribunal contre les dits élus, le procès-verbal de la remise de leurs personnes en la maison de justice de la Corderie, la déclaration du juré de jugement portant qu’il est avéré que,

1° le vingt-cinq du mois de juillet de l’an 2021, la ci-devant Assemblée nationale a adopté lors du scrutin public numéro 3949 portant sur l’ensemble du projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, par 156 voix pour, 60 voix contre et 14 abstentions, un texte législatif instaurant un « pass sanitaire » qui déshonore la république française en rompant avec la devise de la ci-devant république « Liberté, égalité, fraternité », texte qui institue, sur une base sanitaire incertaine, des sous-citoyens aux droits et libertés restreints ;

2° les accusés, ci-devants élus de la cinquième république, qui ont élaboré et voté pour l’adoption de cette loi ont ainsi gravement porté atteinte à l’unité de la Nation ou à la liberté des Français, ou à l’égalité entre ceux-ci ;

3° ils l’ont fait avec des intentions manifestement dogmatiques et irrationnelles déconnectées de toute préoccupation vaguement sanitaire pour les Français ;

Le Tribunal, après avoir entendu l’Accusateur Public sur l’application de la Loi, condamne lesdits élus, ci-devants Président, Ministres et Députés de la ci-devant cinquième république française, à l’indignité nationale, crime rétabli en France par l’ordonnance du 2 juillet 2021,

Conformément à ladite ordonnance, dont il a été fait lecture en séance,

Condamne lesdits accusés aux peines qui suivent :

  • 5 ans d’emprisonnement ferme
  • exclusion du droit de vote,
  • inéligibilité définitive,
  • exclusion des fonctions publiques ou semi-publiques,
  • perte du rang dans les forces armées et du droit à porter des décorations,
  • exclusion des fonctions de direction dans les entreprises, les banques, la presse et la radio, et de toutes fonctions dans des syndicats et organisations professionnelles, des professions juridiques, de l’enseignement, de la santé, du journalisme, de la recherche et plus généralement dans tous les organismes et institutions ayant affaire au bien public ;

Et Ordonne en outre que les biens desdits élus seront acquis à la République conformément à l’article deux du titre deux de la Loi du dix mars dernier, dont il a également été fait lecture, laquelle est ainsi conçu : « Les biens de ceux qui seront condamnés à l’indignité nationale seront acquis au profit de la République. ».

Ordonne enfin que le présent jugement sera, à la diligence de l’Accusateur Public, déclamé sur la place de la Révolution de cette ville, imprimé et affiché partout où besoin sera dans toute l’étendue de la république, sera reproduite in extenso dans toute la presse du pays, qu’elle soit écrite, radio, télévisuelle ou internet.

Fait et jugé à Paris, en l’audience du Tribunal, par Bernard-Marie Tonmané, président ; Tony Coufault, Antoinette Sourillon et Jeanne Deuouin, juges, qui ont signé la présente minute avec le greffier.

Le mercredi 9 thermidor deux mil vingt-deux, premier de la sixième république Française.

ANNEXE AU JUGEMENT – LISTE DES CONDAMNÉS

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Jeudi 12 mai, 14h à Denfert, on remet ça … contre la loi El Khomri

On continue …

Manifestation à Paris demain  contre la « Loi travail – El Khomri »

Manifestation unitaire CGT – FO – FSU – Solidaires – UNEF- UNL- FIDL
Trajet / parcours : rdv 14h00 à Denfert-Rochereau,
Manifestation en direction de l’Assemblée nationale

On s’voit à 14h00 au pied du lion, les potos.

Six minutes indispensables sur la loi El Khomri

Voici l’intervention à l’Assemblée nationale le 3 mai dernier de Pouria Amirshahi, député non-inscrit (depuis peu) de la neuvième circonscription des Français établis hors de France, lors du début de l’examen de la loi travail (aussi connue sous le nom de projet de loi El Khomri).

Tout y est dit en moins de 7 minutes.  Rien à ajouter :

Aussi, et même s’il tente de se justifier sur son site en listant tous les amendements qu’il a déposés concernant ce texte, est-on en droit de s’étonner tout de même, à l’écoute (et à la lecture – voir plus bas) de ce flamboyant plaidoyer, que M. Amirshahi se soit contenté de s’abstenir lors du scrutin sur la motion de rejet préalable qui a eu lieu le jour même en séance.  Peut-être, parce que cette motion était déposée par Christian Jacob, un thuriféraire de l’UMP, pardon, de LR, enfin bref, de la droite décomplexée ?

Quoi qu’il en soit, la motion de rejet préalable a bien entendu été … rejetée et le projet de loi peut donc continuer de creuser son petit bonhomme de chemin parlementaire jusqu’à son adoption définitive ou sa quarante-neuf-trois-isation finale :

Le détail du scrutin est donné (pour ceux qui voudraient y retrouver le nom de leur député) en fin de billet.

Quant à M. Amirshahi, rappelons qu’il s’agit de l’un de ces députés socialistes « frondeurs » qui ont souvent exprimé leur désaccord face à la politique de droite de la mandature Hollande sans jamais vraiment entrer en opposition.  Leur arme létale privilégiée étant … l’abstention … ouuuuh on tremble.  Notons tout de même à son crédit qu’il a voté CONTRE la ratification du pacte budgétaire européen TSCG, qu’il est à l’initiative d’une tribune parue dans Le Journal du dimanche, signée par une cinquantaine de parlementaires socialistes, appelant le gouvernement français à soutenir le gouvernement grec d’Aléxis Tsípras et qu’après les attentats du 13 novembre 2015 en France, il figure parmi les six petits députés français qui ont voté CONTRE le projet de loi (adopté par 551 pour, 6 contre et une abstention) prolongeant de trois mois l’état d’urgence « qui va au-delà des pouvoirs administratifs exceptionnels et s’appliquera sans contrôle démocratique véritable. »

Enfin, en mars 2016, il annonce son départ du Parti socialiste et du monde des partis en général et il annonce également qu’il ne se représentera pas aux législatives de 2017.

Transcription de l’intervention de M. Amirshahi

Mesdames et Messieurs les Députés, Madame la Présidente, Mesdames les Ministres,

A la suite des gouvernements Raffarin en 2004 et Fillon en 2008, vous envisagez à votre tour d’étendre encore un peu plus le champ et le nombre des dérogations aux accords de branches dans un sens moins favorable aux salariés. Vous invoquez la « lutte contre le chômage », comme vos prédécesseurs dont on a vu les résultats catastrophiques pour ces salariés licenciés, privés d’emplois ou précarisés. En revanche, quelques patrons et actionnaires rarement scrupuleux peuvent se réjouir de ce que vous légalisez leur chantage : maintien dans l’emploi –pour quelques-uns- en contrepartie d’un renoncement à leurs droits essentiels, parfois même à une partie du salaire…jusqu’à la délocalisation ou à la fermeture définitive de l’entreprise.

Les ouvriers ne sont pas dupes et voient bien que ce chantage ne fait que rétrécir la corde qu’ils ont parfois au cou.

En introduisant des dérogations au droit du travail au niveau des entreprises d’une même branche – voire au niveau d’établissements d’une même entreprise ou au sein d’un même groupe – vous créez de graves écarts entre les salariés. Qu’il s’agisse des conditions de recours aux astreintes, du dépassement de la durée maximale de travail, des conditions de repos quotidiens, des jours fériés chômés, des règles concernant le travail de nuit ou de la mise en place des temps partiels, vous touchez là à la dignité des femmes et des hommes au labeur, qu’ils soient cadres, techniciens ou ouvriers. Plus d’incertitudes et plus d’insécurité encore, voilà l’avenir dans lequel vous décidez de placer les travailleurs d’aujourd’hui et de demain.

Rendez-vous compte, mes chers collègues, à titre d’un seul exemple, qu’un gouvernement, en République et en temps de paix, veut rendre possible l’extension de la durée maximale du travail de 10h à 12h par jour. Tournant le dos à l’humanisme, qui est pourtant – dois-je le rappeler ? – votre mandat constitutionnel, vous instaurez là une norme irresponsable dans ses conséquences : baisse de la vigilance, augmentation des risques d’erreurs, mise en danger d’autrui, accidents du travail, etc.

Voilà où mènent votre renoncement et votre dogmatisme libéral.

D’ailleurs quelle représentation avez-vous réellement de ces salariés depuis ces longs mois où vous gouvernez, souvent contre eux ? Vous ne cessez de les jeter en pâture à l’opinion en répétant qu’ils sont un problème : « ils coûtent trop cher », « qu’ils ont trop de droits » et j’ai même entendu le premier de vos ministres se plaindre qu’ « on ne peut pas les licencier facilement ». Bref : ils seraient le problème.

Vous avez ainsi, avec le CICE et le pacte de responsabilité détourné plusieurs dizaines de milliards d’euros du budget de l’État et de la sécurité sociale vers les trésoreries d’entreprises, sans condition ni contrôle.

Vous avez ensuite systématiquement protégé des actionnaires et chefs d’entreprises aux revenus insolents en vous empressant, cette fois, de ne pas légiférer  et de demander poliment à ces derniers, je cite « une autorégulation exigeante ». Le cynisme ne vous a pas étouffé, qui vous amène aujourd’hui, à nouveau, à dénoncer des « rigidités » qui ne sont rien d’autre que les utopies concrètes du Front Populaire et du Conseil National de la Résistance.

Et quelques oripeaux mal ficelés au détour d’une mauvaise loi n’y feront rien : le fameux compte personnel d’activité reste à ce stade une coquille vide, alors que votre ambition, votre mandat initial aurait dû être de la remplir et de la sanctuariser.  Avant de dire ma conclusion, je veux informer les français d’un danger plus grave encore : celui de la généralisation de la précarité. Sachez mes chers compatriotes, que demain, lorsqu’un établissement au sein d’une entreprise ou une entreprise au sein d’une branche ou une enseigne au sein d’un grand groupe aura basculé vers moins de temps de pause, plus d’heures travaillées, moins de médecine du travail, alors les directeurs des entreprises, enseignes ou établissements voisins s’empresseront d’exercer à leur tour le chantage pour moins de contraintes, moins de droits, moins de protections, moins de salaires. La concurrence de tous contre tous nous tirera vers le bas tandis qu’elle diminuera la valeur réelle de nos entreprises. On a déjà le dumping social européen, désormais vous légalisez cette concurrence déloyale au sein même de notre pays…

Avec ce projet vous ne réglez rien, pas même la question du dialogue social, dont on voit qu’il a parfois chez vous le goût du flash-ball, nuisant au passage à l’image de la police républicaine.

Surtout vous démontrez votre incapacité à vous inscrire dans la modernité vraie, celle qui veut penser la transition économique exactement comme on pense la transition écologique (d’ailleurs les deux sont liés) : sortir progressivement d’un productivisme absurde, entrer dans un monde à croissance faible, partager, réduire le temps de travail et augmenter le temps pour soi, ambition que vous avez répudiée.

Le fordisme et le taylorisme, adossés par ailleurs à l’exploitation intensive et abusive des ressources naturelles (souvent celle des autres d’ailleurs,  loin de l’esprit de coopération qui devrait nous guider), continuent de parcelliser et d’appauvrir le travail manuel comme le travail intellectuel. Leur application continue de distinguer ceux qui pensent le travail et son organisation et ceux qui le réalisent, rangés au rang d’opérateurs… Jamais depuis toutes ces semaines vous n’avez parlé des gens, de leur réalité, de la vie au travail ; jamais vous n’avez abordé la reconnaissance au travail, celle des qualifications et celle aussi des métiers, des nouveaux risques qui nous menacent, comme « l’ubérisation de l’économie ». Les gens veulent y participer. Car oui, la question du travail – et non la « valeur travail » comme vous dites – est une question autant sociale que démocratique.

Je conclus par le plus grave : en vous alignant sur les intérêts du plus fort, vous brisez l’adage de Lacordaire qui déclarait : « entre le fort et le faible c’est liberté qui opprime et la loi qui protège. » On ne pouvait pas faire plus belle synthèse, et de la Révolution française et de 1946. Sachez que nous serons quelques-uns à faire tout pour faire fructifier ce bel idéal et cette belle ambition républicaine.

Pouria Amirshahi, le 3 mai 2016 à l’Assemblée nationale

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La France complice de crime contre l’humanité

Encore une session historiquement infamante cette après-midi à l’Assemblée nationale.  L’accord Européen relatif à la Grèce a en effet été adopté par une écrasante majorité de nos chers députés Munichois :

Daladier Hollande est probablement heureux ce soir.

Et les députés « socialistes », comment dit-on déjà?, ah oui,  » frondeurs « , qu’ont-ils donc fait nos « frondeurs » ?  Ont-ils enfin « frondé » ?  Et les écologistes ?  Ont-ils écologisé (en osant s’opposer pour une fois dans leur grise vie à la finance internationale) ?  Nan … j’déconnais … à part 1 ou 2 déglinguos, des oufs de la rougitude qui se sont vaillamment abstenus (putain, ça fait peur des malades pareils quand même !), ils ont tous bien entendu voté comme un seul homme le texte avalisant le coup d’État qui vient de se produire en Grèce et avilissant son peuple.  Tout ça pour éviter la guerre (économique) avec l’Allemagne.   Au prix du déshonneur.  On a le déshonneur, ça, c’est fait, et … vous connaissez la suite.

La liste complète des salopards qui nous ont rendu complices de ce crime international est ici.

Je conclue avec quelques extraits du discours de Zoé Konstantopoulou, la présidente du parlement grec, prononcé le 11 juillet dernier.

(…)

Nous toutes et tous sommes et serons jugés au regard de notre attitude et de nos décisions, de nos oui et de nos non, de nos actes et de nos omissions, de notre cohérence, de nos résistances, de notre abnégation et de notre désintéressement.

Depuis cinq mois, le Gouvernement [de Tsipras] livre un combat inégal dans des conditions d’asphyxie et de chantage contre une Europe qui a trahi les objectifs inscrits dans ses statuts, à savoir le bien-être des peuples et des sociétés, une Europe qui utilise la monnaie commune, l’euro, non pas comme moyen d’atteindre le bien-être social, mais comme levier et instrument d’assujettissement et d’humiliation des peuples et des gouvernements rebelles, une Europe qui est en train de se transformer en une prison cauchemardesque pour ses peuples alors qu’elle a été construite pour être leur maison hospitalière commune.

Le peuple grec a confié à ce Gouvernement la grande cause de sa libération des chaînes du mémorandum, de l’étau de la mise sous tutelle et de la mise sous surveillance qui a été imposée à la société sous le prétexte de la dette, une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable, dont la nature, comme l’ont démontré les conclusions préliminaires de la Commission pour la Vérité de la Dette Publique, était déjà connue par les créanciers depuis 2010.

Une dette qui n’a pas surgi comme un phénomène météorologique, mais qui a été créée par les gouvernements précédents avec des contrats entachés de corruption, avec des commissions, des pots-de-vin, des clauses léonines et des taux d’intérêt astronomiques dont ont tiré bénéfice des banques et des compagnies étrangères.

Une dette que la Troïka, en accord avec les précédents gouvernements, a transformée frauduleusement de dette privée en dette publique, sauvant ainsi les banques françaises et allemandes mais aussi les banques privées grecques, condamnant le peuple grec à vivre dans des conditions de crise humanitaire, et en mobilisant et rétribuant pour ce faire les organes de la corruption médiatique chargés de terroriser et tromper les citoyens.

Cette dette, que ni le peuple ni le gouvernement actuel n’ont ni créée et gonflée, est utilisée depuis cinq ans comme instrument d’asservissement du peuple par des forces qui agissent à l’intérieur de l’Europe dans le cadre d’un totalitarisme économique.

Au mépris de la morale et du droit, l’Allemagne n’a pas acquitté jusqu’à aujourd’hui ses dettes à la petite Grèce résistante dont l’histoire reconnaît l’attitude héroïque. Des dettes qui dépassent la dette publique grecque et représentent un montant de 340 milliards d’euros selon les calculs modérés de la Commission de la Cour des Comptes qui a été créée par le gouvernement précédent, quand la prétendue dette publique grecque a été chiffrée à 325 milliards d’euros. L’Allemagne a bénéficié du plus grand effacement de dette après la Seconde Guerre Mondiale afin qu’elle se remette sur pied, avec le concours généreux de la Grèce. Or, c’est cette même Allemagne qui a accordé sa protection à des responsables d’entreprises coupables d’actes de corruption avec les précédents gouvernements et leurs partis politiques, comme Siemens, et elle les a protégés en les soustrayant à la justice grecque.

Pourtant, l’Allemagne se comporte comme si l’Histoire et le peuple grec avaient des dettes envers elle, comme si elle voulait prendre sa revanche historique pour ses atrocités, en appliquant et en imposant une politique qui constitue un crime non seulement envers le peuple grec, mais aussi un crime contre l’humanité, au sens pénal du terme car il s’agit ici d’une agression systématique et de grande envergure contre une population avec l’objectif bien prémédité de produire sa destruction partielle ou totale.

Et malheureusement, alors qu’ils devraient se montrer à la hauteur de leurs responsabilités et du moment historique, des gouvernements et des institutions se rendent complices de cette agression.

(…)

Soumettre le peuple et le gouvernement à des conditions d’asphyxie et à la menace d’une violente faillite, par la création artificielle et préméditée des conditions d’une catastrophe humanitaire, constitue une violation directe de toutes les conventions internationales qui protègent les droits de l’Homme, de la Charte de l’ONU, des Conventions européennes, mais aussi des Statuts mêmes de la Cour pénale internationale.

(…)

Les créanciers font du chantage sur le gouvernement. Ils agissent frauduleusement alors qu’ils savaient depuis 2010 que la dette n’était pas soutenable. Ils agissent consciemment, puisqu’ils reconnaissent dans leurs déclarations la nécessité de l’octroi d’une aide humanitaire à la Grèce. Une aide humanitaire pour quelle raison ? Pour une catastrophe naturelle imprévue et inattendue ? Un séisme imprévu, une inondation, un incendie ?

Non. Une aide humanitaire qui est la conséquence de leur choix conscient et calculé de priver le peuple de ses moyens de subsistance, en fermant le robinet des liquidités, en représailles à la décision démocratique du Gouvernement et du Parlement d’organiser un référendum et donner la parole au peuple pour qu’il décide lui-même de son avenir.

(…)

Le peuple grec est le deuxième à subir une telle agression à l’intérieur de la zone euro. Il a été précédé par Chypre en mars 2013.

La tentative d’imposer des mesures que le peuple a rejetées par référendum, en utilisant le chantage de la fermeture des banques et la menace de la faillite, constitue une violation brutale de la Constitution et qui prive le Parlement des pouvoirs que lui attribue cette même Constitution.

Chacun et chacune a le droit et a le devoir de résister. Aucune résistance dans l’histoire n’a été facile. Cependant, nous avons demandé le vote et la confiance du peuple pour affronter les difficultés et c’est face à ces difficultés que nous devons maintenant réussir.  Et sans avoir peur.

 

Et il ne restait personne pour protester

Ça y est, la loi dite « Renseignement », notre Patriot Act à la française, a été adoptée par l’Assemblée nationale :

Seulement 86 courageux de nos soi-disant représentants ont osé voter contre ce texte.  C’est Nathalie Saint-Cricq qui doit être aux anges !  Voilà déjà 86 pas-Charlie facilement « repérés ».  Ne reste plus qu’à les « traiter ».

Et Manuel Valls est au bord de l’orgasme.  Lui qui ostracisait les opposants à son projet de loi liberticide en qualifiant leurs analyses de mensonges, de fantasmes, d’interprétations et de mauvaise foi, voici que, comme il le souhaitait, une énorme majorité de députés, de droite comme de droite, a soutenu son texte et a donc approuvé la mise en place de la surveillance massive des données sur Internet (boites noires) et la légalisation des dispositifs d’interception massive des conversations privées (ISMI-catcher), le tout sans aucun encadrement judiciaire et hors toute procédure pénale.

Si vous voulez connaitre le nom des 438 traitres et des 42 sans-couilles dont l’Histoire retiendra qu’ils ont abandonné l’État de droit pour un plat de lentilles sécuritaires, vous trouverez comme d’habitude la liste exhaustive sur le site officiel de l’Assemblée nationale (car ils n’en n’éprouvent même aucune honte).

Tout se passe comme prévu.

Dormez bien, le plan se déroule sans anicroche aucune.

Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.

 

Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne restait personne pour protester

Martin Niemöller