Venezuela en temps de guerre de ZIN TV


Au Venezuela, un processus révolutionnaire fait face à une contre-révolution menée par les classes dominantes et les États-Unis et s’acharnent à vouloir détruire le chavisme. Ce conflit est aussi une guerre non-conventionnelle, baptisée « guerre de 4e génération ». L’année 2017 a mené la droite nationale dans une aventure insurrectionnelle et paramilitaire ainsi qu’à des échecs électoraux… Néanmoins, elle contrôle encore le pouvoir économique et médiatique, là où le chavisme peine à trouver des solutions.

Titre du film : Venezuela, en temps de guerre
Réalisation : Thomas MICHEL & Rafael ABRIL
Production : ZIN TV
Genre : Documentaire
Durée : 45 minutes
Support : HD 720p
Tournage : décembre 2017
Sortie du film : mai 2018

Image, montage et voix off : Thomas MICHEL

Source : https://www.zintv.org/Venezuela-en-temps-de-guerre

 

Russophobie manipulatrice ou la crise Ukrainienne vue par M. Chevènement

Même si je n’en partage pas complètement toutes les analyses, je me permets de reprendre de larges extraits de ce texte de Jean-Pierre Chevènement paru dans le Monde Diplo de Juin 2015 (et réservé en principe aux abonnés, dont je suis) afin que chacun, et en particulier mes amis proches qui, pour la plupart, sont persuadés que je dors avec un portrait de Poutine au dessus de mon lit, afin que chacun, disais-je donc, puisse voir ce qu’est une réflexion lucide, pondérée, indépendante, cultivée, intelligente et, pour tout dire, à mille lieues du manichéisme ambiant qui règne dès qu’on évoque, par ces temps troublés, le mot de Russie ou pire, le nom de Poutine (vade retro !).

Vue la publicité que je leur fais en permanence sur ce blog, j’espère que le Diplo ne m’en voudra pas trop et qu’ils ne me poursuivront pas pour avoir mis en libre accès des pans importants d’un contenu normalement payant.  D’ailleurs, j’en profite pour en remettre une p’tite couche (on sait jamais 😉 ) : hé, mes amis, si vous en avez les moyens, abonnez-vous au Diplo, et voyez le monde autrement qu’au travers les verres déformants du LibéFigarObsMonde.

Crise ukrainienne, une épreuve de vérité

par Jean-Pierre Chevènement, juin 2015

(…) l’Ukraine n’avait été indépendante que trois ans dans son histoire, de 1917 à 1920, à la faveur de l’effondrement des armées tsaristes.

L’Ukraine telle qu’elle est née en décembre 1991 est un État composite. Les régions occidentales ont fait partie de la Pologne entre les deux guerres mondiales. Les régions orientales sont peuplées de russophones orthodoxes. Les côtes de la mer Noire étaient jadis ottomanes. La Crimée n’a jamais été ukrainienne avant une décision de rattachement imposée sans consultation par Nikita Khrouchtchev en 1954. La tradition de l’État est récente : moins d’un quart de siècle. Les privatisations des années 1990 ont fait surgir une classe d’oligarques qui dominent l’État plus que l’État ne les domine. La situation économique est très dégradée ; l’endettement, considérable. L’avenir de l’Ukraine — adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) ou neutralité — est ainsi inséparable de la reconfiguration des rapports de forces à l’échelle européenne et mondiale. En 1997, M. Zbigniew Brzezinski écrivait déjà que le seul moyen d’empêcher la Russie de redevenir une grande puissance était de soustraire l’Ukraine à son influence (1).

Un dérapage accidentel

Le rappel des faits est essentiel pour qui veut comprendre. La crise ukrainienne actuelle était prévisible depuis la « révolution orange » (2004) et la première tentative de faire adhérer le pays à l’OTAN (2008). Cette crise était évitable pour peu que l’Union européenne, au moment du lancement du partenariat oriental (2009), eût cadré la négociation d’un accord d’association avec l’Ukraine, de façon à le rendre compatible avec l’objectif du partenariat stratégique Union européenne-Russie de 2003 : créer un espace de libre circulation « de Lisbonne à Vladivostok ».

Il eût fallu, bien entendu, tenir compte de l’intrication des économies ukrainienne et russe. L’Union eût ainsi évité de se laisser instrumentaliser par les tenants d’une extension de l’OTAN toujours plus à l’est. Poursuivre la lecture de « Russophobie manipulatrice ou la crise Ukrainienne vue par M. Chevènement »

USA Rés. 758 : raz-de-marée de delirium tremens

Ça y est !  Le 4 décembre 2014, la Chambre des Représentants étasunienne, l’équivalent de notre Assemblée nationale, a adopté la résolution 758.  Il ne reste plus qu’elle soit validée par le Sénat et ce texte totalement délirant aura force de loi aux États-Unis d’Amérique, le pire état terroriste de la planète, faut-il le rappeler.

Ce texte serait du plus haut comique s’il n’ était pas aussi dangereux.  Son titre plante abruptement le décor de la pièce de théâtre (on hésite entre comédie et tragédie) qui va nous y être racontée, puisqu’il s’agit d’une résolution

« condamnant fermement les actions de la Fédération de Russie, sous la présidence de Vladimir Poutine, pour avoir mené une politique d’agression contre des pays voisins visant la domination politique et économique ».

Appliquant méthodiquement la tactique classique (du pet dans l’ascenseur) qui consiste à accuser autrui de ses propres turpitudes afin d’embrouiller tout le monde (enfin, principalement les esprits faibles et peu clairvoyants), le régime étasunien, sous l’emprise d’une poussée fiévreuse de son syndrome chronique d’exceptionnalisme belliqueux, ne poursuit bien entendu par cette résolution qu’un unique objectif, celui de tenter de légitimer a priori, par anticipation si vous voulez, toute future agression des USA envers la Russie.  Ce texte est salement irresponsable !  En même temps, il faut bien reconnaitre que l’irresponsabilité (envers l’humanité) a toujours constitué l’essence même du matériel génétique de ce peuple égocentrique.

Au fait, avez-vous entendu parler de ce vote du parlement étasunien sur France Inter ou France Info ?  Sur TF1, France Télévision, Canal + ou Arte peut-être ?  Ou alors dans le Monde, Libé, le Figaro ou le Nobs ?  Non ?  Ben, moi non plus.  Normal, à ma connaissance, ils n’en ont pas parlé.  D’ailleurs, aujourd’hui encore, 4 jours après le vote, sur la recherche des mots « Résolution 758 Russie » dans Google, à part de nombreux bloggeurs et sites « non conventionnels » consciencieux, force est de constater qu’aucun des grands « sites d’information » français ne présente de résultat (je me suis arrêté à la 3ème page).

Alors regardons un peu la distorsion de l’histoire que les députés US aussi incultes qu’arrogants tentent (avec succès visiblement) d’implanter dans les cerveaux lessivés au Coca du « monde occidental » (comme ils disent).

Je ne m’occuperai ici que des attendus qui s’étalent sur les 9 premières pages (sur les 15) de la résolution, en zoomant sur quelques-uns des délires les plus hilarants (surtout dans la bouche d’étasuniens), des mensonges les plus éhontés que le régime de Washington tente d’imposer comme narrative officielle pour justifier sa future guerre.  Les 6 dernières pages donnent en effet grosso modo carte blanche au chef du régime étasunien pour déclarer la guerre à la Russie quand bon lui semblera.

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Budget 2015 de Hollande et Valls, quelques commentaires sur l’austérité

Pas d’inquiétude.

Les commentaires qui suivent ne sont pas de moi. Tout le monde sait que je suis un immonde rouge dégénéré, un crétin obtus, une brute bornée fort peu avertie des choses de l’économie. Ce que je pourrais dire ne saurait donc avoir une quelconque portée.

En revanche, qui, selon vous, a pu dire ce qui suit. Mélenchon ? Besancenot ? Tsipras ? Lisez et vous saurez.

« Si les faits ne correspondent pas à la théorie, il faut changer la théorie », dit le vieil adage. Mais trop souvent, il est plus facile de garder la théorie et de changer les faits, comme la chancelière allemande Angela Merkel et d’autres dirigeants européens pro-austérité semblent le croire. Bien que les faits s’imposent à eux, ils continuent de nier la réalité. (…)

L’austérité a échoué. (…)

L’austérité a été un désastre total et absolu, qui est devenu de plus en plus évident. Même dans les économies les plus performantes, comme l’Allemagne, la croissance depuis la crise de 2008 a été si lente que, dans toute autre circonstance, elle serait classée comme mauvaise. (…)

Les pays les plus touchés sont en dépression. Il n’y a pas d’autre mot pour décrire une économie comme celle de l’Espagne ou de la Grèce. (…)

Pendant ce temps, l’Allemagne oblige les autres pays à suivre des politiques qui affaiblissent leurs économies – et leurs démocraties. (…)

La France a en effet voté pour changer de cap il y a trois ans. Au lieu de cela, les électeurs ont reçu une nouvelle dose d’austérité pro-entreprise. L’une des propositions les plus anciennes dans l’économie est le « multiplicateur de budget équilibré » – l’augmentation simultanée des impôts et des dépenses de l’État en tandem stimule l’économie. Si les impôts ciblent les riches et si les dépenses ciblent les pauvres, le multiplicateur peut être particulièrement élevé. Mais le gouvernement soi-disant socialiste (sic) de la France réduit les impôts des entreprises et coupe dans les dépenses – une recette qui garantit inévitablement l’affaiblissement de l’économie mais une recette qui permet de s’attirer les éloges de l’Allemagne. (…)

L’espoir est que les réductions d’impôts sur les sociétés stimuleront l’investissement. C’est une pure absurdité. Qu’est-ce qui retient l’investissement (à la fois aux États-Unis et en Europe) ? C’est l’absence de demande, et non pas des impôts élevés. En effet, étant donné que la plus grosse partie des investissements est financée par la dette et que les paiements d’intérêts sont déductibles de l’impôt, le niveau d’imposition des sociétés a peu d’effet sur ​​l’investissement. (…)

[Un autre exemple d’absurdité est] la privatisation des retraites. Elle a toujours coûté chère dans les pays qui ont tenté l’expérience. Le système de soins de santé en grande partie privatisé des USA est le moins efficace dans le monde. Ce sont des questions difficiles, mais il est facile de montrer que la vente à bas prix d’actifs appartenant à l’État n’est pas un bon moyen d’améliorer la solidité financière à long terme. (…)

Toutes les souffrances en Europe – infligées au nom d’un artifice, l’euro – est encore plus tragique quand on sait qu’elles sont inutiles. Bien que les éléments de preuve que l’austérité ne fonctionne pas continuent de s’accumuler, l’Allemagne et les autres faucons doublent sans cesse la mise en pariant l’avenir de l’Europe sur une théorie discréditée depuis très longtemps.

Alors, vous avez trouvé ?

C’est un économiste, un prix Nobel d’économie même. Bon, vous me direz, cela ne présage pour autant aucun talent particulier dans le domaine. Le criminel de guerre Obama est bien Prix Nobel de la paix, nan ? Et vous aurez raison. Mais bon, ça en jette toujours !

C’était Joseph E. Stiglitz, un professeur d’économie à l’Université Columbia, aux USA, donc très loin du bolchévisme échevelé qui s’exprimait dans The Guardian, un journal anglo-saxon pas marxiste pour un sous.  Stiglitz est un adepte (tendance molle) du keynésianisme , fondateur même du « nouveau keynésianisme » (c’est dire !). Il jouit d’une grande notoriété suite à ses violentes (mais légitimes et fondées) critiques du FMI et de la Banque mondiale, alors qu’il a été lui-même économiste en chef dans cette même Banque mondiale jusqu’en 2000.

Rien à ajouter ou à retrancher de cette article. Comme quoi finalement, j’suis p’têtre pas si rouge que ça. Merde les gars, je me rosis ! Vite mes pilules !

Les 10 meilleures blagues d’Obama devant l’ONU

Cette semaine, le président du régime étasunien, Barack Obama, s’est adressé à l’Assemblée générale des Nations Unies dans un discours convenu sur des questions mondiales comme l’épidémie d’Ebola en Afrique, la guerre civile en Ukraine ou encore les terroristes d’ISIS. Bien sûr, d’autres dirigeants du monde se sont également exprimés. On me souffle même dans l’oreillette que notre propre président-monarque, Moi-François-Le-Mouton-Sans-Peur-Premier, aurait lui aussi déblatéré quelques belliqueuses fadaises devant l’Assemblée générale. Mais qu’importe ces poncifs de seconde main et intéressons-nous aux positions du pays qui donne le la dans tout l’Empire.

Au delà de l’arrogance traditionnelle (une tradition des dirigeants de cette nation terroriste depuis … ben … depuis sa création, finalement), au delà de l’insolence condescendante de ceux qui se sentent supérieurs en tout, au delà de la morgue hautaine de ceux qui savent qu’ils peuvent tout se permettre, au delà de cette indécrottable fatuité à se croire le phare de l’humanité, le chef de l’autre peuple élu, Obama, nous a encore régalé de quelques magnifiques blagues d’anthologie amnésique, expression facétieuse de l’humour noir historiquement désopilant de cette nation de demi-dieux (oh, et puis, ne soyons pas mesquins, de dieux vivants, carrément).

Il s’agit bien entendu d’un humour tout à fait involontaire puisque l’auteur de ces plaisanteries, le bellâtre en chef des US, se donne visiblement beaucoup de mal pour tenter d’être crédible lorsqu’il enfile ses sornettes. Mais qu’importe ! Admirez la verve, l’aplomb, l’outrecuidance, le culot !

Les présidents US, ça ose tout, c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnait !

Voici donc, à mon avis, les 10 meilleurs blagues d’Obama lors de ce discours :

N°10 : L’économie mondiale continue de se renforcer 😀

N°9 : C’est le meilleur moment de l’histoire humaine pour naître

N°8 : L’Amérique poursuit des réductions ambitieuses de ses émissions de carbone

N°7 : Nous tous – grands et petits pays – devons être à la hauteur de notre responsabilité à respecter et à faire respecter les normes internationales 😀

N°6 : L’agression russe en Europe rappelle l’époque où les grandes nations piétinaient les petites à la poursuite de leur ambition territoriale

N°5 : Nous croyons que les grandes nations ne devraient pas être en mesure d’intimider les petites

N°4 : L’Amérique est et continuera d’être une puissance pacifique, promouvant la paix et la stabilité 😀

N°3 : L’Irak s’est dangereusement rapproché du point où il pourrait replonger dans l’abîme

N°2 : Nous tenons nos dirigeants responsables de leurs actes

Tiens, d’ailleurs, regardez la férocité avec laquelle sont traités les dirigeants US responsables de crimes de guerre (attention, image insoutenable) :

Brr, regards terrorisés, têtes basses, on les sent humiliés, désespérés, anéantis. Ça fait froid dans le dos. Il ne leur manque plus que la magnifique combinaison orange Guantanamesque.

Quant à la blague N°1, je suis dans l’obligation de citer tout le paragraphe tellement c’est énorme :

Les actions de la Russie en Ukraine remettent en cause l’ordre d’après-guerre-froide. Voici les faits (sic). Après que la population de l’Ukraine s’est mobilisée pour appeler à la réforme, leur président corrompu s’est enfui. Contre la volonté du gouvernement à Kiev, la Crimée a été annexée. La Russie a déversé des armes en Ukraine orientale, alimentant les séparatistes violents et un conflit qui a tué des milliers de personnes. Quand un avion civil a été abattu dans des zones que ces séparatistes contrôlaient, ils ont refusé de permettre l’accès à la zone de l’accident pendant des jours. Lorsque l’Ukraine a commencé à reprendre le contrôle de son territoire, la Russie a renoncé à juste soutenir les séparatistes, et a déplacé des troupes à travers la frontière.

On cherche en vain dans ce fatras de propagande russophobe le moindre « fait », comme il dit, qui soit vrai, la moindre assertion qui ne soit pas une parfaite inversion de la réalité. Écouter un dirigeant du bloc occidental (le bloc US-UE-OTAN), c’est comme regarder le négatif d’une photo – j’vous parle d’une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, une époque de pellicules, une époque analogique. Il suffit de tout inverser pour obtenir la véritable image.

Allez, en cherchant bien, il y a deux moments, deux phrases, dans lesquels Obama est parfaitement honnête. Mais du coup, c’est beaucoup moins rigolo, c’est sûr ! Voici :

« Les États-Unis n’hésiteront jamais à défendre nos intérêts »

« Je peux vous promettre que les États-Unis d’Amérique ne seront pas distraits ou dissuadés de ce qui doit être fait »

Et des menaces en plus ! Comment peut-on laisser ces putains de terroristes proférer de telles menaces, comme ça, devant l’Assemblée générale de l’ONU ? Non, mais que fait la police, merde ! Ah, c’est eux, la police, me dit-on dans l’oreillette. Ben, on est mal barré alors, j’vous l’dit Mame Crhistine !


EDIT 03/10/2014

Je vois depuis plusieurs jours fleurir de partout sur le web la même perception que la mienne sur ce discours insultant (pour l’intelligence humaine) d’Obama. C’est rassurant. Un peu. Parmi tous les billets fort bien tournés sur les délires d’Obama, je vous conseille celui de Robert Parry, journaliste d’investigation (si, si, ça existe, ou ça a existé, fut un temps) étasunien (si, si, même aux USA ça a existé, fut un temps) bien connu et respecté qui a fait éclater de nombreuses histoires dont l’affaire Iran-Contra dans les années 80. La traduction de son article a été assurée et mise en ligne par le remarquable site – remarquable sur le fond, les billets, et la forme, le travail collaboratif – d’Olivier Berruyer, Les Crises.


EDIT 04/10/2014

Tiens, encore un autre article sur la ré-écriture de l’histoire par Obama devant l’ONU. Celui-ci est de Garry Leech, un journaliste indépendant et conférencier à l’Université de Cape Breton au Canada. La traduction de son article a encore été assurée et mise en ligne par le toujours aussi remarquable site d’Olivier Berruyer, Les Crises.