C’est du paradis des riches … que viennent les points d’exclamation !


Ouf.

Ça y est. La période post élections municipales s’achève enfin. Quel calvaire ! Quel suspens ! Quel crescendo ! (Ouais, suite à mon dernier roman coup de cœur, j’ai décidé de rendre un nouvel hommage, toujours aussi vain mais sincère, à Upton Sinclair en utilisant dans ce billet le plus possible de points d’exclamations, contre l’avis empesé de la doxa stylistique littéraire qui préconise de n’en utiliser au contraire que très parcimonieusement)

Quel suspens, disais-je donc ! Chaque jour, sa nouvelle interrogation de fond. Le Président a-t-il entendu les Français ? Remaniement ou pas ? Entre les 2 tours ou après le deuxième tour ? Valls, Bartolone, Aubry, Royal ? Valls ou Valls ? Qui est vraiment Valls ? Qui sera éjecté du nouveau gouvernement ? Qui sera conservé ? Les écologistes resteront-ils ? Qui changera de portefeuille ? Comment vont se passer les passations de pouvoir ? Les 85 députés «  » » »socialistes »' »‘ » « rebelles » (j’ai également décidé de rendre hommage à Sébastien Fontenelle en adoptant sa résolution stylistique pour nommer le Parti Solférinien, à la seule différence que je ne mettrai moi, pour montrer mon humble filiation, que 4 paires de guillemets, là où lui en pose 5, j’espère qu’il ne m’en voudra pas trop) réussiront-ils à préserver l’intégrité du troupeau ? Que dira Valls dans son discours de politique générale ? Persévèrera-t-on dans la politique de droite ou changera-t-on de cap avec une nouvelle politique de droite ? Les députés verts voteront-ils la confiance au gouvernement ? Et les 85 « rebelles », qui vraiment, cette fois c’est sûr, en ont mais par dessus la tête de cette politique de droite, eux, voteront-ils la confiance ? Et même, l’ Assemblée Nationale devra-t-elle être dissoute ?

Avouons que la pièce a été parfaitement interprétée. Et magistralement mise en scène – il faut leur rendre ça – par nos médiacrates-scénaristes émérites. Interviews et débats avec les plus hauts dignitaires de toute la classe politique de droite, du PS au FN (et le Front de Gauche vous dites ? Hein, c’est quoi ce truc ? La gauche ? Allez, circulez y’a rien à voir), directs matinaux en duplex depuis de sombres rues parisiennes devant d’improbables portes cochères menant, tenez-vous bien, au local de permanence où Manuel Valls s’est, tenez-vous toujours bien, arraché son premier poil du cul quand il était jeune militant «  » » »socialiste » » » », doctes décryptages superficiellement profonds perpétuellement régurgités par les habituels experts auto-proclamés se nourrissant mutuellement dans une consanguinité de pensée favorisant (à toute chose malheur est bon) la dégénérescence de leur race (d’experts auto-proclamés), rien ne nous aura été épargné pour suivre, minute après minute, le néant mâtiné de rien qui se déroulait inexorablement devant nos yeux impavides.

Bien sûr, seul quelque ermite troglodyte hirsute revenant à la ville après plusieurs décennies de médiation contemplative au plus profond de la forêt domaniale de Montmorency pouvait encore se laisser prendre par cette Commedia dell’arte même si impeccablement jouée. Adoncques, aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre libéral. Valls a fait son discours de politique générale … de droite, les soi-disant « rebelles » «  » » »socialistes » » » » et écologistes ont voté comme un seul homme la confiance à la politique … de droite de Valls (1 seul vote contre – celui de Mme Isabelle Attard, bravo Madame – parmi les 279 députés «  » » »socialistes » » » » et 17 députés écolos) et le rouleau compresseur capitaliste peut donc maintenant reprendre son train-train dévastateur.

Le train-train de Poursuivre la lecture de « C’est du paradis des riches … que viennent les points d’exclamation ! »

Frissons garantis, même si vous n’y étiez pas


Vidéo filmée depuis le haut de l’Opéra, une vidéo de Charlie Hebdo.

Les 2 plus grands chants révolutionnaires, l’Internationale et la Marseillaise, chantés par plus de 120 000 personnes à la fin du discours de Jean-Luc Mélenchon, le 18 mars à la Bastille.

Oui, parce que, n’en déplaise aux incultes réactionnaires de droite, la Marseillaise a toujours été et est toujours resté depuis sa création un grand chant révolutionnaire de la gauche internationale, connue et chantée dans le monde entier.

Juste un exemple pris dans un livre dont je vous ai déjà parlé, un roman qui vous prend aux tripes ;-), LA JUNGLE de Upton Sinclair paru en 1906.  Sa parution provoqua un scandale sans précédent : Upton Sinclair y dévoile l’horreur de la condition ouvrière dans les abattoirs de Chicago aux mains des trusts de la viande.  La Jungle fut très vite traduit en dix-sept langues tandis qu’Upton Sinclair, poursuivi par les menaces et les promesses des cartels mais porté par le mécontentement populaire, était reçu à la Maison-Blanche par le président Theodore Roosevelt.  Une enquête fut ordonnée, l’exactitude des critiques de Sinclair confirmée. Une vague de réformes épura les abattoirs et l’industrie alimentaire; elle s’étendit bientôt à la vie économique tout entière. Les révélations d’Upton Sinclair, son habileté à dénoncer la misère ouvrière et l’absence de contrôle sanitaire ne suffisent pas à expliquer le retentissement international de La Jungle.  C’est que ce livre a une force d’évocation, une puissance de conviction, un souffle enfin, qui transforment le message humanitaire en épopée. La Jungle est le plus spontané, le plus vigoureux, le plus engagé des romans à thèse.

Voici donc un extrait du Chapitre 29.  Je rappelle que l’histoire se passe aux USA, à Chicago pour être précis, en 1906, époque où il existait encore une gauche dans ce pays.  Il s’agit du moment où le héros, Jurgis, qui vient d’assister à son premier meeting politique, se libère enfin de son oppression et s’engage dans la voie du militantisme de gauche.

« Sur l’estrade, l’orateur avait regagné son siège.  Jurgis comprit tout à coup que le discours était terminé.  Quand, au bout de plusieurs minutes, les applaudissements eurent cessé, quelqu’un entonna un hymne que toute l’assistance reprit en chœur avec une ferveur qui fit vibrer les murs de la salle.  Jurgis n’avait jamais entendu ce chant et n’en comprenait pas les paroles, mais la force sauvage de la mélodie le subjugua: c’était La Marseillaise!  Il resta assis, les mains jointes, les nerfs à vif, pendant que l’audience s’époumonait, couplet après couplet.  Jamais de sa vie il n’avait été aussi ému.  Un miracle s’accomplissait en lui.  Il était trop abasourdi pour pouvoir penser.  Il savait pourtant que le bouleversement phénoménal qui s’était produit dans son âme avait fait de lui un autre homme, l’avait délivré de l’anéantissement, arraché à l’emprise du désespoir.  Le monde entier s’était transformé à ses yeux.  Il était un homme libre, oui, libre. (…)  Il ne serait plus le jouet des circonstances; il serait résolu, tendu vers un objectif.  Il combattrait pour une cause et mourrait pour elle s’il le fallait!  Des camarades étaient là pour l’aider et lui montrer la voie.  Il allait avoir des amis, des alliés, avec qui coopérer à l’œuvre de justice et, main dans la main, marcher vers le pouvoir. »

Je rappelle que j’avais posté quelques photos de ma prise de la Bastille, le lendemain même, dans mon billet « Le bruit et la fureur de retour à la Bastille« .

Et en bonus, voici les paroles de ces 2 chants mythiques.

Poursuivre la lecture de « Frissons garantis, même si vous n’y étiez pas »