Vol 17 de la Malaysia Airlines: mais laissez leur un peu de temps !


Pour une fois, je voudrais prendre la défense du régime surréaliste étasunien 😀

Comme vous le savez, dès le jour même du crash du vol Malaysia Airlines 17 tous les officiels US, le président Obama et le sous-président (ah non pardon, on doit dire, le vice président parait-il) Biden en tête, proclamaient disposer, sans même le bénéfice d’une enquête officielle, d’un dossier solide accusant les séparatistes ukrainiens de l’Est et leurs « bailleurs de fonds russes » (ça, c’est pour pour Poutine) d’être responsable.

Poussant toujours plus loin sa « narrative » russophobe, le régime fantoche des états-unis n’a pas résisté plus de quelques heures avant de se laisser aller en désignant aux yeux du monde entier leur véritable coupable, le président russe Vladimir Poutine.

Lors de sa dernière interview dimanche dernier, sur « Meet the Press » de NBC, John Kerry,  le Secrétaire d’État étasunien (un peu comme notre Fabius, un ministre des affaires étranges, mais en étasunien au lieu d’être solférinien, ce qui n’est pas très éloigné, je vous le concède) expose ses sources :

Il y a un empilement de preuves (…) qui pointe la Russie comme responsable.

Il y a plusieurs semaines, un convoi d’environ 150 véhicules, comprenant des transporteurs de troupes blindés, des chars, des lance-roquettes, d’artillerie a été transféré aux séparatistes. Nous savons qu’ils avaient un système SA-11 (système de missile air-sol Buk russe capable de d’intercepter un vol à 10 000 m d’altitude, ndlr) à proximité du site du crash juste quelques heures avant que l’avion ne soit abattu. Il y a des enregistrements dans les médias sociaux de cela.

« Les médias sociaux les montrent en train de … Les médias sociaux montrent des enregistrements d’un … Le ministre de la Défense, soi-disant auto-désigné de la République populaire de Donetsk, M. Igor Strelkov, a publié une déclaration sur les médias sociaux sur …

A en croire les même sources que celles du Secretary of State étasunien (ça en jette, nan? allez-y, dites-le, vous verrez, Secretary of State, avec des cailoux chauds dans la bouche, alors? ça pète, hein?), Poursuivre la lecture de « Vol 17 de la Malaysia Airlines: mais laissez leur un peu de temps ! »

Oligarques ukrainiens, népotistes étasuniens, même vision démocratique


Vous vous souvenez évidemment de la ferveur que les USA (de manière générale) et le vice-président du régime étasunien, Joe Biden (en particulier), ont mis dans le renversement du régime oligarchique de Ianoukovitch et de l’exaltation qu’ils continuent de montrer envers le régime qu’ils ont mis en place à Kiev.

On voit par exemple ici le vice-président Biden en visite le 22 avril 2014, tout sourire avec sa marionnette (ou celle de la vice-secrétaire d’État US Victoria Fuck-the-EU-Nuland, ce qui est la même chose, vous en conviendrez), leur premier ministre ukrainien adoré, le petit oligarque Arseni Iatseniouk.

Joe Biden …

Encore un homme qui travaille efficacement. Ses résultats sont incontestables.

On vient en effet d’apprendre que son second rejeton, le bien nommé Hunter Biden (pour les réfractaires à la langue yankee, que nous pardonnons bien volontiers, ‘hunter’ signifie en effet ‘chasseur’), vient d’être installé Directeur au Conseil d’Administration de la société Ukrainienne Burisma Holdings, le plus gros producteur privé de gaz en Ukraine.

Bon, ça pourrait déclencher une troisième guerre mondiale, potentiellement nucléaire, mais bon … un putain de beau coup tout de même, nan ? Ben sinon, qu’est-ce qu’il aurait bien pu faire le p’tit ? Il était juste le second fils du second personnage le plus important du pays le plus puissant de la planète.

C’était quand même pas gagné d’avance pour lui … alors ça valait bien une petite révolution bien sanglante, moi j’dis. La famille, y’a que ça de vrai.

Surtout en démocratie.

Tiens, le voici le chasseur, avec son sourire carnassier et sa petite pin en bannière étoilée:

Ukraine : nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude


Je suis (j’étais ?) abonné à Politis. Tous les vendredis, ou samedis (ce détail de calendrier étant nécessairement soumis aux aléas bien compréhensibles de la chaine de distribution des abonnements par courrier postal), j’entame invariablement la lecture de mon hebdomadaire politique favori (en fait, le seul hebdo auquel je sois abonné 😉 ) par l’édito de Denis Sieffert. Ce dernier fait en effet preuve, semaine après semaine, d’un talent incomparable pour synthétiser parfaitement et tout à fait clairement ce que je pense. Et ce, quel que soit le sujet qu’il aborde (qu’il abordait !).

Quelles ne furent donc pas ma gêne, ma contrariété et mon exaspération, quand j’ai lu son dernier billet intitulé « Complexités Ukrainiennes », dans le numéro 1302 du journal. Se dissimulant derrière ce titre modéré qui nous prépare à un article visant à l’impartialité (inaccessible, on le sait bien), voilà-t-y pas notre habituellement-si-clairvoyant éditorialiste qui s’en va colporter la pénible vieille rengaine entêtante du monde Occidental, « pour ne pas dire occidentaliste » (selon les propres mots de M. Sieffert). Dès l’exergue de son billet, on comprend  :

« Le coup de génie de Poutine a consisté à rejouer la Deuxième Guerre mondiale : résistance soviétique contre nazisme. »

Tout son édito, qui se prétend donc plus modéré que le pilonnage d’obus de manichéisme de la presse occidentaliste, est construit sur le mode : « bien sûr l’UE et les USA … bla-bla-bla, mais ce qu’il faut vraiment voir c’est que la Russie … déblatérage-déblatérage-déblatérage »

Surtout qu’il s’agit en fait d’une récidive ! Car c’est son second billet en un mois sur l’Ukraine. Et voici comment débutait le premier :

« Ukraine : Le chaud et le froid
Les dirigeants russes alternent les propos rassurants et les menaces, mais dans l’est du pays, la violence gagne du terrain.

On devine assez clairement quelles sont les fins que poursuit Vladimir Poutine. …  »

Et voilà, le principal grand méchant machiavélique (machiavélique ? incontestablement, méchant ? probablement, grand ? pas vraiment, et principal ? certainement pas) est montré à la vindicte inculte occidentale. Indubitablement, la lecture de ces 2 articles, même le second supposé être un peu plus équilibré, laisse une sorte de mauvais goût dans la tête, un irrépressible sentiment diffus que tout ce bordel Ukrainien est dû à … la Russie en général et au satanique Poutine en particulier. Lorsqu’on connait le talent d’écriture de M. Sieffert, il ne fait aucun doute que cet effet ne peut être que volontaire, recherché.

Une amie m’a demandé il y a quelques temps quelle était ma position exacte sur la crise Ukrainienne qui, disait-elle, ne ressortait pas clairement (ma position, pas la crise) dans les quelques billets que j’ai pu pondre sur le sujet. Pour ceux que ça intéresse, la voici donc, ma position. C’est en quelque sorte, et de manière tout à fait inhabituelle donc, exactement l’opposée de celle de M. Sieffert. Abritée sous le même chapeau de « complexités Ukrainiennes », je pourrais la résumer ainsi  : « bien sûr l’islamophobe-et-homophobe Poutine … bla-bla-bla, mais ce qu’il faut vraiment voir c’est que les USA, l’OTAN et l’UE … déblatérage-déblatérage-déblatérage ».

Pour ce qui est de l’exprimer plus précisément, je préfère laisser l’écran à Poursuivre la lecture de « Ukraine : nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude »

2014, peut-être l’année du jugement dernier pour les USA


Bien. Assez cherché de p’tits zœufs dans le jardin. Revenons à des sujets plus sérieux, voulez-vous. De toute façon il pleut, alors …

Je lisais cet article du Dr. Paul Craig Roberts (PCR pour les intimes … et pour moi dans la suite de ce billet, car, bien que très loin d’être un intime, je ne me sens pas le courage de taper l’intégralité de ses titres et patronymes chaque fois que je devrais le nommer). PCR est un économiste étasunien qu’il est difficile de situer politiquement.

Mais, savoir à qui on a à faire avant de lire quoi que ce soit est un acte de salubrité mentale indispensable, un préservatif cérébral pour se prémunir contre les MMT, les maladies mentalement transmissibles (on connait malheureusement tous les ravages irréparables qu’ont causé dans les communautés médiatiques et politiques le virus du TINA, le syndrome de la Main Invisible des Marchés ou le bacille de la Théorie du Choc des Civilisations). Donc, prudence, sortons couverts. D’après mon analyse sommaire, je dirais qu’il s’agit d’une sorte de transfuge idéologique. Dans la Mafia, on dirait un repenti. Ultra-libéral dans les années ’70 et ’80, il a été sous-secrétaire au Trésor dans l’administration Reagan, c’est tout dire ! PCR était alors un fier partisan assumé de la politique de l’offre, de la réduction fiscale pour les entreprises, du trickle-down et toutes ces conneries. Il a également été rédacteur et chroniqueur de journaux, comme The Wall Street Journal et BusinessWeek, qui ne sont pas exactement sur la même ligne éditoriale que Le Monde Diplo ou Fakir. Mais depuis, il semblerait avoir (largement) évolué vers des positions plus .. comment dire … progressistes. PCR a en effet ouvertement regretté avoir travaillé pour le Parti Républicain, avouant même que, s’il avait su ce que deviendrait ce parti, il n’aurait jamais contribué à la révolution Reaganienne. Il critique également très violemment les Démocrates, affirmant que Obama fait pire que Bush sur la destruction de la Constitution. Aujourd’hui, il suffit de lire les titres de ses derniers articles ou de son dernier livre pour comprendre qu’il a vu la lumière 😉 :

  • « L’échec du capitalisme « Laissez Faire » » (son dernier livre, pas mal hein pour un ancien Reaganien ?)
  • « Les Privatisations sont une rampe de lancement pour la corruption et l’insouciance est une rampe de lancement pour la guerre »
  • « Washington mène le monde à la guerre »
  • « Washington est le pire ennemi de l’humanité » (pour une fois que c’est pas moi qui le dit, mais un étasunien pur cream)

Bref, cet article s’intitule « Est-ce que les USA ou le Monde sont proches de la fin ? ». Et ce qui est plus intéressant encore, c’est son sous-titre : « Ce sera l’un ou l’autre ». Avouez que ça accroche le chaland ! Comme de juste, j’ai donc été accroché (Dieu que la chair mentale est faible), et, considérant

  1. que sont, en ce moment même, en cours de négociation les termes du traité du grand marché transatlantique de libre échange entre les USA et l’UE (le fameux TTIP dont tout le monde se fout sauf quelques rares importuns comme Raoul Marc Jennar ou Jean-Luc Mélenchon)
  2. que ce traité accrochera définitivement, une fois signé, pour le pire et pour le pire, le sort des pays européens à celui, funeste, des USA
  3. qu’auront lieu, sous peu, les élections européennes (pour élire les pas très fameux MEP)
  4. et que l’élection reste à ma connaissance le seul (et l’ultime, dans le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui) moyen accessible aux citoyens européens éclairés pour imposer leur refus à cette association mortifère (au passage, laissez-moi vous faire part de mon incompréhension totale, même en tentant d’y appliquer toute la meilleure volonté dont je suis capable, face aux défenseurs, qui se croient drapés dans la dignité de ceux qui ne se font plus avoir, de l’abstention et du vote blanc. S’il y a une seule élection qui présente encore un quelconque intérêt, c’est bien l’élection du Parlement Européen, sauf bien sûr à souhaiter une révolution armée sanglante en Europe, pffft, ou à croire en une soudaine poussée de fièvre démocratique de nos chers dirigeants qui, suite à un taux record d’abstention, déclareraient derechef nulles et non avenues les élections, se mettraient à démonter pierre par pierre l’édifice anti-démocratique qu’ils ont mis 60 ans à construire et en profiteraient d’ailleurs pour s’auto-flageller un p’tit coup au passage, pffft et re-pffft)

il m’a semblé utile de partager avec vous comment l’étasunien PCR (y’sont pas si nombreux, même ce brave Bernie n’ose pas blasphémer ainsi sur son pays) perçoit l’avenir de son beau pays. Peut-être pourra-ce se révéler utile le 25 mai. Malheureusement, de manière fort impolie, PCR a cru bon de devoir rédiger son article en yankee. Choix tout à fait incongru de surcroit car quand on y pense, comment PCR a-t-il pu réellement croire que quiconque dans le monde anglo-saxon pourrait vraiment être intéressé par un article aussi lucide quant à la politique économique et géopolitique des USA ? Franchement ? Il aurait été nettement plus judicieux de l’écrire directement en Français, ou en Russe, ou en Chinois, ou en Espagnol. Mais bon, tel ne fut pas son choix et quelques traductions s’imposent donc.

Sautons directement, si vous le voulez bien, à la conclusion. Cela plantera le décors : Poursuivre la lecture de « 2014, peut-être l’année du jugement dernier pour les USA »

L’Ukraine, le FMI et l’ukrainien moyen


Beaucoup de conneries manichéennes ont été dites sur la crise politique en Ukraine.  Suffit d’allumer la télé ou d’ouvrir le Monde pour s’en prendre plein la gueule. Beaucoup d’analyses plus fines, moins sectaires et plus objectives, ont également été exprimées. Fallait bien les chercher, en même temps 😉 . Tiens, comme ce dernier petit billet de Jacques Sapir qui, bien que jamais invité sur les plateaux de désinformation nationale (ou alors peut-être très exceptionnellement chez Frédéric Taddeï, à un horaire fort peu bourgeois, à l’heure où les lieux de débauche nocturnes ouvrent leurs portes insonorisées), n’en est pas moins un « expert » (à utiliser avec précaution, je sais) de l’économie européenne en général et de la Russie en particulier. Car Jacques Sapir n’est pas un membre du sérail de la pensée officielle. C’est un un hétérodoxe, un compliqué, un qui dit pas comme les autres, un qui nous emmerde quoi !

Jack RasmusL’article dont je souhaite vous entretenir aujourd’hui aborde les aspects purement économiques de la crise. En détails. Très fouillé, très complet, très long et très … en anglais (‘fin, en yankee plus exactement). Normal puisque son auteur, Jack Rasmus, est prof. d’économie dans deux universités étasunienne : le St. Mary’s College et l’université Santa Clara. Encore un hétérodoxe. Un syndicaliste. Très engagé. Si, si, voyez, y’a encore des êtres humains dans l’État Voyou. La preuve.

Ce considérable billet, intitulé « Qui tire profit de la crise économique en Ukraine ? » et sous-titré « (Indication: pas l’Ukrainien moyen) » traite des conséquences économiques du « coup d’état [en Ukraine] » et des événements qui s’en sont suivis (par exemple en Crimée), ainsi que des scénarios possibles pour le futur.

Je ne vais pas tout vous traduire, les amis. Je voudrais profiter un peu de mon dimanche aussi 😉 . Juste un petit résumé des chapitres 1 et 7 qui présentent les conséquences probables sur la population Ukrainienne de « l’accord d’aide » 😀 du FMI en cours de négociation par le gouvernement de Yatsenyuk. Yatsenyuk, vous savez le nouveau premier ministre de pays (nommé par les nazis de Maïdan ajouteraient ironiquement certains).

Sachez cependant, pour ceux que cela intéresse (les aussi malades que moi) et qui ne sont pas rebutés par la langue anglaise (avec moult verbiage économique), que l’article analyse également longuement :

2. Les pertes Russes dans la Crise
3. Comment les USA tire profit de la Crise
4. L’économie Européenne : à la fois des gains et des pertes
5. Ce que les multinationales US-EU veulent en Ukraine
6. Les connections entre potes capitalistes d’Ukraine et des USA

Bon, on y va.

Le FMI a donc Poursuivre la lecture de « L’Ukraine, le FMI et l’ukrainien moyen »