Syriza m’était conté


Les élections françaises, que ce soit la présidentielle ou les législatives, sont déjà de l’histoire ancienne et ne changeront rien à l’Histoire, la grande.

Heureusement, les (nouvelles) législatives grecques arrivent !  C’est dimanche prochain.  Deux formations politiques sont données au coude à coude par les sondages (avec des écarts abyssaux entre les différents instituts, mais c’est tout le charme de cette « science » divinatoire qu’est l’étude d’opinion, n’est-ce pas?).  Les deux possibles vainqueurs seraient ainsi, soit la Nouvelle Démocratie (ND), soit la Syriza.  Vraie droite contre vraie gauche.  Une véritable alternative politique s’offre donc à nos frères Grecs.  Et ça, c’est l’Histoire !

Vous aurez notez que la totalité des belles personnes et des parfumés européens a déjà fait son choix, et l’exprime haut et fort sur tous les toits médiatiques qui pullulent de ces Aristochiens de garde, d’Athènes à Paris,  de Londres à Berlin, de Washington à Madrid.  Il faut que les Grecs redeviennent « raisonnables », il faut qu’ils rentrent dans le rang, il faut qu’ils comprennent, car au fond, c’est pour leur bien que l’Europe, elle se décarcasse, il faut impérativement que ND l’emporte.  Car si les électeurs grecs ont le mauvais goût, la stupidité, l’outrecuidance, l’irrespect, que dis-je, l’ingratitude de placer Syriza en tête, alors là, ce sera l’Apocalypse, promis, et c’est vrai que la menace porte, car il faut bien admettre, qu’en termes Apocalypse, ils s’y entendent, les bougres.

Regardons donc de plus près  ce programme qui effraie tant de monde.  Sera-t-il possible d’endiguer les mythes les plus absurdes qui circulent sur leur projet de société ?  Poursuivre la lecture de « Syriza m’était conté »

13 mai 2012: un jour marqué d’infamie


EDIT (15 mai à 17h30): Il semblerait que ma prudence à employer un conditionnel là où le Nouvel Obs. et l’AFP employaient, eux, le présent de l’indicatif, ait été récompensée puisque, finalement, on vient d’apprendre cette après-midi, que l’accord outrageant dont je faisais l’écho dans mon billet ci-dessous n’existe pas (ou plus? ;-)).  Le bureau présidentiel grec a en effet fait un communiqué, au sortir des réunions du jour, dans lequel il déclare qu’une dernière réunion aura lieu demain (16/05) à 13h dans le but de former un gouvernement qui s’occupera des affaires courantes et qui devra s’occuper de l’organisation des prochaines (re-)élections.  Le choix du peuple est donc respecté et c’est le plus important.  Je ne change néanmoins pas un seul mot de mon billet d’il y a 2 jours, afin de pouvoir se souvenir, dans quelques temps, que nous sommes passés à 2 doigts d’un nouveau coup d’état en Grèce.  Heureusement que SYRISA veillait au grain.  Bravo à eux pour leur honnêteté et leur résistance!

Mon billet original:


Je vais utiliser le conditionnel tellement cette nouvelle me parait tout simplement incroyable.  Et pourtant, le Nouvel Obs., en partenariat avec l’AFP, l’a annoncé avec un présent de l’indicatif assez effrayant, dois-je dire, aujourd’hui à 14h30:

« Un accord a été conclu entre trois partis – conservateurs, socialistes et un petit parti de gauche – pour un gouvernement intérimaire de deux ans chargé de mettre en œuvre le programme d’austérité « criminel » en Grèce »

Je rappelle que le nouveau parlement grec, issu des urnes dimanche denier, le 6 mai 2012, ressemblait à ça:

Outre le fait que le parti Syriza, le Parti de Gauche grec, a été propulsé par ce scrutin comme deuxième parti du pays (52 sièges avec 16,78% des voix), il faut bien se rendre compte que cette élection a marqué le refus clair et net, le rejet sans hésitation, ni atermoiement, des plans d’austérité imposé par la troïka européenne, et en particulier du denier mémorandum, par le peuple grec.  En effet, le Pasok (socialiste) et la Nouvelle Démocratie (droite), les deux partis gouvernementaux sortant ayant accepté de signer le « programme d’assainissement de l’économie grecque », les 2 seuls partis favorables à l’application des remèdes mortifères de l’Europe et du FMI, sont sortis laminés des élections, avec respectivement, 13,18% des voix (correspondant à 41 sièges) et 18,85% des voix (correspondant à 108 sièges, grâce au bonus de 50 sièges accordés par la Constitution grecque au parti en tête).

Tous les autres partis, représentant donc 67.97% des électeurs, s’étaient donc déclaré contre l’application de ces mesures.  Le peuple grec a voté en connaissance de cause, en toute intelligence et en conscience!  Et il s’est clairement exprimé contre ces mesures!

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L’espoir renaît en Europe avec … Syriza


Menée par le benjamin de la politique grecque, Alexis Tsipras, la gauche radicale du Syriza s’est imposée dimanche comme le second parti en Grèce, loin devant les socialistes qui ne sont donc plus la première force politique de gauche, lors des élections législatives grecques dont personne ne parle mais qui constituent le réel évènement historique de ce 6 mai 2012.

Ce parti, qui n’avait pas atteint 5 % des suffrages aux législatives de 2009 (4,6 %), se retrouve, avec 16,4 % estimés, en position de pouvoir former le gouvernement si les conservateurs de la Nouvelle Démocratie, arrivés en tête des législatives, échouaient à y parvenir.

Proche de la gauche radicale allemande Die Linke, supporter du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle française, Tsipras rêve d’offrir une alternative aux « politiques extrémistes ultralibérales du gouvernement de Sarkozy, de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne », comme il l’exprimait récemment dans un courrier à Jean-Luc Mélenchon.

Rêve ou début de réalité?

Je croise les doigts.  Espérons que la France ait le courage de suivre la voie tracée par nos frères grecs aux législatives prochaines.

Résistance!