C’est toujours avec une vive jubilation, mêlée d’une craintive humilité (et muni d’un bon bidon de boisson désaltérante non gazeuse, et non américaine, à portée de main) , que je m’attaque à la lecture d’un nouvel article de Frédéric Lordon.
Comme d’habitude, on peut le trouver (l’article, pas Frédéric, gros bêtas) sur La pompe à phynance, son blog économique (le blog de Frédéric, pas celui de son article, ce qui ne voudrait strictement rien dire voyons, faut s’accrocher un peu les gras parce que ça va pas aller en se simplifiant, j’vous le dis) hébergé par le Monde Diplo. Comme son titre le dévoile, La régulation bancaire au pistolet à bouchon décrypte le projet de loi du gouvernement socialiste 😀 dit de « séparation » 😀 et de « régulation » 😀 des activités bancaires. L’arme de destruction financière massive annoncée, vous vous en souvenez, par le candidat Hollande lors de son meeting du Bourget.
Du grand Lordon. Une brillante démonstration, claire et percutante, sans pour autant renoncer à l’humour dont on sait le sait friand, de cette indéniable anticipation:
Ce sera du gâteau pour les historiens d’ici quelques décennies de se livrer à l’analyse comparée des réactions respectives à la crise financière des années trente et à celle de 2007, et l’on saura à quoi s’en tenir quant à la tenue des élites des deux époques, leur degré de compromission avec les forces de la finance et de servilité vis-à-vis des puissances d’argent.
Tiens, Vincent, c’est spécialement pour toi, pour parachever de haute volée notre échange privé, électroniquement épistolaire, que nous avons entretenu sur le sujet il y a quelques temps:
La « loi de séparation et de régulation bancaire » est à peine mieux que rien.
Je sais que Malo et toi êtes grands amateurs de Frédéric Lordon. Régalez-vous, si ce n’est déjà fait.
Quelques morceaux choisis ci-après, même si, bien sûr, pour suivre parfaitement à la culotte le déroulé de la démonstration imparable du sieur Lordon, il faut absolument lire l’intégralité de l’article (de préférence le matin, avec les idées claires et la cervelle en ordre – prévoir une petite soirée tranquille avec coucher tôt la veille).
Pour avoir, donc, quelque chose qui ne soit pas rien, il aurait fallu au texte de loi (…) ne pas se laisser complètement intoxiquer par les jérémiades de l’industrie financière qui jure que chacune de ses opérations, même des plus scabreuses, est une « contribution au financement de l’économie ». Mais les esprits socialistes ont été dévastés par l’idée que le financement par le marché est d’une incontestable modernité — « et donc » toutes les activités connexes qui vont avec : couverture, fourniture de liquidité, financement du shadow banking system etc.
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