De sommets sauveurs de la terre en sommets sauveur du monde, nous sautons frénétiquement.
Ce soir débute le … attendez … hum … bon, on s’en fout … disons le Nième sommet européen pour sauver l’Europe et l’Euro. Attendons le rapport final pour vérifier si ce que j’en disais il y a un mois s’est avéré.
En attendant, je souhaitais revenir une seconde (faut lire vite, aussi, vous me faites rigoler, tiens) sur le dernier grand sommet international dont il n’est sorti finalement que très peu d’analyses, commentaires, décryptages (comme disent nos amis les bêtacrates) , synthèses ou bilans. Normal, en même temps, le sujet n’est pas très vendeur. Et puis, c’est pas comme si il y avait une quelconque urgence puisqu’il s’agissait de tenter de préserver un avenir pour l’humanité. Voyez qu’il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chaton. Je veux parler du Rio+20 (pour les branchés), c’est à dire du sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio de Janeiro, au Brésil, du 20 au 22 juin 2012. Je rappelle brièvement que « les sommets de la Terre » sont des rencontres entre dirigeants du monde, organisées par l’ONU tous les dix ans depuis 1972, afin de définir et mettre en œuvre le développement durable au niveau mondial. Le premier sommet a eu lieu à Stockholm (Suède) en 1972, le deuxième à Nairobi au Kenya en 1982, le troisième il y a 20 ans, en 1992, à Rio déjà (d’où le Rio+20, t’as compris maintenant ! 😉 trop fort, hein) , et le quatrième à Johannesburg en Afrique du Sud en 2002. C’est d’ailleurs lors de l’assemblée plénière de ce dernier sommet que le président français d’alors, Jacques Chirac, avait lâché son très fameux « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».
Vous me connaissez (ou pas). J’ai voulu, comme d’habitude, m’abreuver directement à la source plutôt que d’essayer de me désaltérer avec les très rares articles humides de la presse sur le sujet. Me voici donc parti, la fleur à la souris, sur le site officiel du Rio+20. Je télécharge le document officiel de synthèse, en français siouplait!, celui signé par 191 états, le document intitulé « The future we want » ou « L’avenir que nous voulons« , in french. Et là, quelle splendeur …
Bien sûr, je ne m’attendais pas à une nouvelle vision d’ensemble de la vie collective de l’humanité sur la planète, une nouvelle conception, un nouveau paradigme de la convergence sociale, économique, environnemental, politique, culturelle, bref globale. Non, bien sûr. Je ne suis pas complètement benêt, je n’espère plus l’avènement, de manière démocratique s’entend, d’une déclaration du bien commun de l’humanité, comme celle proposée par exemple, par le Forum Mondial des Alternatives au Sommet des Peuples (qui est au Sommet de la Terre ce que le Off est au festival d’Avignon, si vous voulez). Non, évidemment, ce serait inespéré. Mais quand même, à ce niveau là de blablatitude stérile, on a rarement vu, je crois. En tout cas, personnellement, j’ai rarement lu autant de néant. Et pourtant, Dieu sait que je m’en farcis des condensés de rien fourrés au vide intersidéral. Là, on atteint une maîtrise proprement merveilleuse, éblouissante, fascinante même.
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