Aux 2 Jérôme fondus


Le fusible a pour fonction la protection d’un circuit en y créant subitement une coupure lorsque le courant électrique dans celui-ci atteint une valeur d’intensité dangereuse, ramenant ainsi l’intensité de ce courant à zéro.

Cette semaine, j’ai regardé une vidéo et j’ai lu un article.  Pas mal pour une semaine, nan?  Non, évidement, j’en ai visionné et lu bien d’autres, mais ces deux-là méritent vraiment à mes yeux qu’on s’y arrêtent deux minutes (en fait, un peu plus, mais j’ai pas pu faire plus court, désolé:-().  Pourquoi?  Parce que les bras m’en sont tombés.  Par deux fois! (oui, les bras repoussent très vite chez moi, comme la queue chez le lézard)!  Oh, bien sûr, on sait tout ça.  On croit savoir tout ça.  Mais, c’est chaque fois pareil.  Dès que l’on y est de nouveau (re-)confronté, sur un exemple précis, une histoire réelle, un cas exemplaire, on est saisi de nouveau par le même sentiment d’écœurement mêlée de colère que la toute première fois, quand on découvrait, des boutons pleins la gueule et Led Zep plein les oreilles, le capitalisme et toutes ces turpitudes.

Deux histoires de fusibles.  Ces histoires sont énormes.  Elles sont d’actualité.  Qui en parlent?

  1. J’ai regardé les questions de la Commission d’enquête sur le rôle des banques et acteurs financiers à M. Pierre Condamin-Gerbier qui raconte l’histoire du fusible Cahuzac protégeant un système de blanchiment de fraude fiscal généralisé de l’oligarchie française
  2. et j’ai lu l’article de M. Jean-Luc Mélenchon sur le rôle de la Société Générale et de l’État français dans l’affaire Kerviel qui raconte l’histoire du fusible Kerviel protégeant une banque systémique et des ministres

Les dessous de l’affaire Cahuzac

Vous me connaissez, avant de regarder la vidéo, j’ai fait mes devoirs.  Je ne connaissais pas ce Pierre Condamin-Gerbier.  Je suis donc allé le découvrir, histoire de pas me faire endormir.  Disons-le tout de suite, c’est un type de droite.  Un bon gros UMP.  Il a été, jusqu’en 2009, directeur de la délégation UMP en Suisse.  Suisse?  Ça vous fait penser à quelque chose?  Bingo!  En sus d’être sympathisant UMP, il est avant tout un banquier.  Un banquier en Suisse donc.  Un peu comme un torero en Espagne.  Ça vous plante le décor.  En effet, après un passage chez UBS, il a été de 2006 à 2009 associé-gérant de Reyl & Cie, à Genève, une société de gestion de patrimoine qui fait de l’optimisation fiscale, c’est à dire dans le meilleur des cas de l’évasion et la plupart du temps de la fraude fiscale, pour des grosses fortunes.  Et à ce chef, il a eu à gérer de nombreux dossiers de personnalités politiques.  (Au fait, pour l’anecdote, le fondateur de l’établissement Reyl, Dominique Veyl, n’est autre que le demi-frère du gestionnaire de fortune de Jérôme Cahuzac et conseiller patrimonial de Nicolas Sarkozy.)

Sachant tout cela, vous pouvez maintenant vous lancer courageusement dans le visionnage de cette vidéo:

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Le concile du Bilderberg 2013, préhistoire 2


Ça y est la philo, c’est fini.  Les futurs bacheliers peuvent maintenant s’arrêter de (re)penser le monde et se consacrer pleinement à savoir comment se faire de la tune.  J’ai trouvé rafraichissante, à l’inverse des lecteurs du Monde (mais est-ce étonnant?), la politisation de certains sujets de cette mouture 2013.  Comme quoi, mes propres sujets proposés ce week-end pouvaient constituer une utile préparation.  Je retiens 3 sujets:

  1. Peut-on agir moralement sans s’intéresser à la politique ? (Série S)
  2. Être libre, est-ce n’obéir à aucune loi ? (Série Techno)
  3. Que devons-nous à l’État ? (Série ES)

Avec tout ça, je me rends compte que je n’avais pas fait écho à la dernière grand-messe du Bilderberg qui s’est tenue du 6 au 9 juin à l’hôtel Grove près de Londres.  Voci qui va être corrigé.

Comme vous le savez, ce rassemblement annuel est à l’Église du Libéralisme, ce qu’un concile est à l’Église catholique.  Les prélats de chaque département de l’Église (industrie, finance, politique, armée, média, enseignement, people, etc) s’y réunissent pour établir et faire évoluer ensemble, mus par leur engagement indéfectible et leur discipline sans faille, les règles et dogmes de l’Église ainsi que les moyens pour les répandre à travers le monde.  Les canons de la foi, en quelque sorte.

Les participants

Cette année, l’ecclésiastique choisi pour présider les séances était une nouvelle fois:

  • le comte Henri de La Croix de Castries, Chairman et CEO (ce qui veut dire « grand chef blanc ») du groupe AXA, et ami de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.

Parmi les autres français, nous retrouvons des évêques et cardinaux habitués de ces petites sauteries:

  • Nicolas Baverez, arrogant endormi à la face contrite de jubilation morbide devant les désastres de l’austérité, dont son dernier opus d’allégations sans démonstration et de poncifs les plus éculés de la doxa libérale s’intitulait « Réveillez-vous ! »,
  • Nicolas Barré, le bien nommé, directeur de la rédaction des Échos, tout est dit,
  • Christine Lagarde, directrice générale du FMI, affameuse en chef de centaines de milliers de personnes de par le monde (en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie et maintenant en Grèce, en Espagne, au Portugal, etc, liste malheureusement vouée à s’allonger), qu’il faudra bien un jour ou l’autre poursuivre, au même titre que Michel Camdessus ou Dominique Strauss Kahn, pour crime contre l’humanité,
  • et Jean-Dominique Senard, le patron du géant du pneu Michelin, qui tente actuellement de défendre habilement les suppressions de postes du site de Joué-les-Tour, et dont la rémunération personnelle pour l’année 2012 s’élevait à … plus de 2,1 millions d’euros.

Toujours côté français, quelques nouveaux curetons ont gouté aux plaisirs indicibles de l’entre-soi oligarchique, comme par exemple:

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Êtes-vous résignés ou hésitants ou bien alors … résistants?


Peut-être faites vous partie de ceux qui hésitent encore, me disais-je.  Ou qui sont résignés.

Laissez-moi alors tenter de vous convaincre une dernière fois de venir manifester demain de Bastille à Nation avec nous.  Juste un dernier argument.  Vous n’êtes pas adepte d’une sixième république? Ou vous ne voyez pas vraiment ce que cela pourrait changer dans notre système « démocratique »?  Qu’importe.  Venez donc manifester contre l’austérité!

Car sur ce mot d’ordre-là, au moins, vous devez vous ranger à la raison: l’austérité n’est pas la solution.  Par temps de crise, c’est même le problème!

Je sais qu’ils sont encore nombreux à prétendre continuer d’y croire!  Des gens prétendument très compétents ne continuent-ils pas d’affirmer qu’il n’y a pas d’alternatives!  Tiens, comme cette misérable (à prendre dans le sens « funeste » bien sûr, et non pas « indigente », vous l’aurez compris) Christine Lagarde, directrice générale du FMI de son état (et bientôt repris de justice, espérons-le), qui a estimé jeudi dans une interview à la télévision suisse-romande qu’il n’y avait « pas d’alternative à l’austérité. »

Je sais que tous les gouvernements d’Europe, Hollande et ses soi-disant socialistes en tête, continuent d’enfoncer toujours plus leurs pays dans la spirale infernale de l’austérité.  Tiens, pas plus tard qu’hier, n’a-t-on pas encore appris un nouveau plan de rigueur du gouvernement portugais de Pedro Passos Coelho.   Une nouvelle couche comprenant la suppression de 30.000 postes de travail dans l’administration publique, le rallongement de la semaine de travail pour les fonctionnaires et le recul de l’âge de la retraite de 65 à 66 ans.

Et peut-être avez-vous oublié que le rejet de l’austérité n’est plus, depuis pas mal de temps maintenant, l’apanage du Front de Gauche seul.  Ce n’est plus une position politique, c’est aujourd’hui juste un constat de bon sens.  Bien sûr le Front de Gauche a été longtemps seul (avec le collectif pour un audit citoyen de la dette et le mouvement des économistes atterrés,) à lutter contre cette idée ces 3 dernières années.  Mais depuis, combien ont rejoint le bateau de la raison?  Tiens, vous souvenez-vous par exemple des signataires de la tribune des 120 économistes parue dans Le Monde le 3 octobre, des économistes de l’OCDE, des signataires du manifeste international pour un bon sens économique, des économistes de l’ONU, des lauréats du prix Nobel d’économie, comme J. Stiglitz ou P. Krugman, et tellement d’autres …

Tout cela ne suffit pas à vous convaincre?

Alors, regardez ceci:

source: Eurostat teina-225

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