Pour ceux qui ne connaissaient pas encore cette vidéo, l’horreur des chiffres en 3 min :
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Les sources des chiffres sont consultables ici : http://therules.org/inequality-video-fact-sheet/
Pour ceux qui ne connaissaient pas encore cette vidéo, l’horreur des chiffres en 3 min :
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Les sources des chiffres sont consultables ici : http://therules.org/inequality-video-fact-sheet/
Comme prévu, François Hollande est satisfait après le sommet Européen de Bruxelles d’hier.
Pourquoi dis-je, sournoisement, « comme prévu » ?
Et bien, votre bonne foi légendaire vous forcera à reconnaitre que, avant même l’élection de notre nouveau président, le scénario du film était éventé. Je vous en parlais par exemple dans ce billet du 4 mai ou, plus récemment, dans celui-ci du 23 mai. Le bon président français gagne ses gallons de négociateur en chef en arrachant de haute lutte un pacte de croissance à l’intransigeante Angela, et voici le doux peuple français, totalement enamouré pour ce héros de la gauche inflexible, qui accepte sans plus rechigner, les bonnes potions mortifères préparées avec patience et méticulosité par le sorcier Merkozy et sa Main Invisible.
Bien. Regardons ce que contient ce pacte de croissance que, semble-t-il, nos Pieds nickelés de l’Europe, Merkel, Barroso et Von Rumpuy, feignent d’avoir eu tant de mal à accepter. Et, je vous prierai de ne pas vous éclater de rire. Un peu de respect. C’est vrai, quoi, notre bon président s’est donné beaucoup de mal, tout de même. François Hollande, avec ses petits bras musclés, aurait donc réussi l’incroyable, l’inimaginable. Il a obtenu:
Je passe rapidement sur le deuxième point pour ne pas accabler de ridicule notre bon président si volontaire.
Et je reviens sur le premier. Car toute la dextérité du tour est là. En effet, comme l’ont fort bien décryptés (ah, pour une fois, le mot prend tout son sens, je trouve) Thomas Coutrot, co-président d’ATTAC, et Pierre Khalfa, co-président de la Fondation Copernic:
Vous le savez, vous qui êtes féru d’actualités, les chefs d’État et de gouvernement des 27 membres de l’Union européenne se retrouvent ce soir, pour une rencontre informelle autour d’un diner, afin de préparer le sommet officiel des 28 et 29 juin. Au menu de la soirée intime: rigueur et croissance.
Je vous ai déjà raconté le film. C’est plutôt du théâtre, d’ailleurs. Unité de lieu, Bruxelles. Unité de temps, une nuit. Unité d’action, un nouveau sauvetage définitif (encore un!) du monde libre.
La mise en scène sera soignée, n’en doutons pas. Des grosses berlines noires qui dégueulent des petits chefaillons d’état et de gouvernements européens sur un flamboyant tapis rouge. Des caméras, des Nikon, des Canon, des flashs. Des poignées de main en smoking. Des sourires en robe de soirée. Du glamour. Des petites phrases. Du strass. Des tapes dans le dos. Des paillettes. Du vent. Des riens. Du néant enrobé de vide. On parle même de Bruce Willis en guest star.
Quant au script. Ficelles habituelles. Il faut maintenir les millions d’eurospectacteurs dans l’exaltant suspens Marc-Levyien jusqu’au dénouement final. Certainement dans la nuit. Cela augmentera la dramaturgie de la scène ainsi que le mérite, que dis-je, la gloire de ces déjà-grands d’Europe qui discutent jusqu’au bout de la nuit pour le bien du peuple. Il y aura l’annonce de mesures prochaines « favorables à la croissance », à confirmer en sommet officiel. Et tous nos fins limiers et beaux penseurs du quatrième pouvoir de se répandre dès lors en louanges, sur la courage et la volonté du bon Docteur Hollande qui aura su faire retrouver raison à Mam’ Merkel. La crôaaasance hollandaise sera commentée, disséquée, décortiquée, analysée, bref, décryptée, comme ils disent, sur toutes les chaînes et tous les journaux, en boucle, pendant les 72 heures suivantes. Mais attention, toujours avec la retenue et le flou qui sied aux incompétents et aux fainéants. Un peu dans le genre de l’article du Parisien de ce matin. Bon, en même temps, c’est le Parisien, qui est à la presse écrite ce que RMC ou RTL est à la radio. Allez, je ne résiste pas au plaisir: