Affligeant !

C’était hier.  J’ouvre mon enveloppe et j’en sors le paquet imposant de feuilles A4.  Des (mini) programmes et des listes-bulletins-de-vote garnissent alors pêle-mêle mon bureau.  Eh oui, c’est que dimanche je devais aller voter dans LA région … vous savez … celle qui est déjà de toute manière déjà comptabilisée au compteur des Pen … Nord – Pas de Calais – Picardie.

Je repère, j’organise, je trie, je classe.  Mettre Maman avec Papa.  Les listes-bulletins-de-vote (quand elles sont fournies) doivent trouver leur profession de foi parente.  Voilà.   J’ai fait mes 2 tas habituels : un à droite pour … devinez … les listes de droite et un autre à gauche pour … bien sûr … les listes de gauche.  La France étant un pays de droite, rien d’étonnant à l’épaisseur du paquet … de droite.  S’y côtoie nonchalamment le FN de la future gagnante, l’UMP (ah non pardon LR) de l’ancien ministre Sarkozyste, Debout la France de Dupont-Aignan, l’UPR d’Asselineau , Nous citoyens, un machin que je ne connaissais pas et dont le survol rapide du mini programme a permis de vouer irrémédiablement à la pile de droite, et bien sûr, le PS, accompagné de son interminable cohorte de petites formations vassales dont la soumission n’a probablement d’égal que l’insignifiance.

J’examine alors plus précisément mon (petit) tas de gauche :

  • la traditionnelle liste de Lutte ouvrière,
  • une liste dénommée « le Rassemblement » estampillée Front de Gauche (ah, ben voilà, je sais ce que je vais voter … enfin !)
  • et une dernière liste … qui s’appelle … L’Humain d’abord (ah ben merde, c’est quoi ce bordel !) estampillée … Front de Gauche également.

Ma sidération passée, j’essaie d’authentifier cette situation ubuesque (comme si j’avais que ça à foutre !).  Peut-être y’a-t-il eu une erreur, de l’administration, de l’imprimeur, du préposé au remplissage des enveloppes, que sais-je !  Mais non, c’est bien ça, il y a bel et bien 2 listes qui se réclament du Front de Gauche.  Pour ceux que la tambouille politicienne ne rebute pas, tout est expliqué par M. Mélenchon lui-même ici.  Il a l’air fumasse.  Je le comprends.  Ce n’est d’ailleurs rien par rapport à ce que moi je ressens.  Non, mais si on veut pas vraiment prendre les commandes pour tenter de changer ce putain de système pourri, autant nous le dire tout de suite, qu’on arrête de se faire chier.  Affligeant !

Vous savez quoi, j’ai même pas envie (et pas le temps) de tenter de démêler cet imbroglio, de savoir qui est plus légitime que l’autre, de choisir entre tous ces connards.

Qu’ils aillent tous se faire foutre (version perso du défunt « Qu’ils s’en aillent tous ») !

13 Replies to “Affligeant !”

  1. à Sylvain

    « […] je pense comme Michea que l’axe gauche-droite n’est pas le bon moyen de définir les partis. »

    Michea, comme les anarchistes depuis toujours, comme les communistes de 1921 à Robert Hue, ne regarde pas les partageux comme étant la gauche. Mais relève bien que la gauche a progressivement digéré les partageux (communistes, anarchistes, socialistes). Cette digestion des partageux par la gauche a commencé pendant l’affaire Dreyfus. La gauche en difficulté a alors demandé l’aide des organisations ouvrières.

    Faut jamais oublier que Adophe Thiers siégeait à gauche…

    Aujourd’hui on trouve deux tendances. 1) Ceux qui voudraient remettre la gauche dans la sphère partageuse. Je ne leur jetterai pas de pierres mais je crains fort que cela soit mission impossible. 2) Ceux qui pensent qu’il faut laisser tomber la gauche (obsédée par les mots abstraits république, laïcité, union, nation, etc.) parce qu’elle est indécrottable et ne repartir qu’avec des partageux sans se soucier de leur étiquette com, anar ou soc. Michea prêche vigoureusement pour la deuxième tendance et voue une franche détestation à la gôche.

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  2. @SimplyLeft
    J’avais regardé la vidéo ;). Se situer « à côté » du clivage gauche-droite, c’est bien reconnaitre qu’il existe mais que ce qui est proposé est orthogonal à cet axe. Si le gouvernement ne fait que retranscrire des lois qui viennent de Bruxelles et appliquer la politique de la BCE et de l’OTAN, il peut bien être PC, PS, UMP/LR, FDG, FN, ou autre, ça ne changera rien au domaine socio-économique. Comme dit Lordon, il sera toujours possible de barboter mais uniquement dans le cadre : sujets sociétaux, menus des cantines, etc. Donc la première chose à faire, c’est sortir du cadre : ce que propose l’UPR, le PG (et encore, sur l’Euro c’est récent, avant c’était « maréchaliste »), mais pas vraiment le FDG.

    Dans l’Humain d’abord il est bien question de « transformer les missions de la BCE », d’agir « pour l’institution de protections et de normes sociales et environnementales communes aux Européens », changer la PAC, la production, etc. mais on ne dit pas comment le faire. « S’affranchir du traîté de Lisbonne » n’arrive qu’au chapitre 7 (et sortir de l’OTAN en 8) alors que ça conditionne quasiment tout le reste. Aucune mention de sortie unilatérale en cas de désaccord à la Tsipras. Je sais bien que le programme a été rendu complètement insipide pour composer avec le PCF par rapport aux fiches programmatiques proposées par le PG, mais c’est bien ça le problème. Quant à la profession de foi du FDG (Dartigolles dans ma région), c’est une belle liste de voeux pieux qui, de façon systémique, ne pourra pas être tenue à cause de la réduction des budgets des collectivités.

    Concernant le programme de l’UPR, ça me semble plutôt de « gauche » selon tes critères vu que c’est très fortement inspiré du CNR (nationalisations, services publics, etc.). C’est sur que ça ne parle pas du mariage gay par contre, mais les travailleurs s’en foutent un peu je pense.

    [Sur les termes et l’axe droite/gauche, je recommande sincèrement le Complexe d’Orphée de Michéa. Historiquement, le PS aurait le droit de se revendiquer de « gauche » puisque ce sont les mouvements socialistes, communistes et anarchistes (les rouges) qui auraient fusionné avec la gauche libérale, républicaine et progressiste (les bleus), la droite étant les royalistes et catholiques (les blancs). LR serait de « gauche » aussi à ce compte là. ;-)]

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  3. @Sylvain
    « L’UPR ne nie pas le clivage gauche-droite »
    En tous cas, M. Asselineau, selon ses propres mots, se situe « à côté du clivage gauche-droite » (écoute la vidéo que je t’ai mise en lien dans mon premier commentaire pour vérifier). Et toi aussi, si j’ai bien compris, puisque tu rajoutes : « Après personnellement je pense comme Michea que l’axe gauche-droite n’est pas le bon moyen de définir les partis. » Le problème vient du fait que les termes ont été (volontairement) vidés de leur signification et, il est certain que continuer d’appeler « gauche » le Parti Socialiste contribue évidemment à alimenter cette confusion politique mortifère. Pour ma part, je reste fidèle à la grille de lecture marxiste et l’antagonisme indéniable, dans une société capitaliste, entre les intérêts du travail et ceux du capital (la lutte des classes) est ce qui fonde à mes yeux la différenciation gauche / droite. Chaque décision, projet, loi, touchant au domaine socio-économique (au sens large), peut in fine être ramené à la question fondamentale (et clivante) « est-ce que cette loi favorise plutôt les intérêts du travailleur ou ceux de l’actionnaire? ». Dans ce sens le clivage gauche//droite n’est absolument pas dépassé, bien au contraire, il est fermement d’actualité. Et, malheureusement, pour moi, ceux qui continuent de répandre l’idée inverse font partie des embrouilleurs, or l’embrouille profite toujours au capital 😉

    Concernant l’argument sur l’inutilité de se prononcer sur les sujets clivants en attendant d’avoir « recouvré la possibilité de choisir une politique », cela me parait, sans vouloir te vexer, au mieux, tout à fait naïf. En effet, ce type de processus ne peut être que long, voire très long. Il a fallu 2 ans à la Constituante issue de la révolution française pour accoucher d’une Constitution (acceptée par le roi en septembre 1791, si mes souvenir sont bons) et encore elle n’a pas tenu longtemps. Il a fallu autant de temps à l’Équateur ou au Venezuela plus récemment pour instaurer les leurs. Pendant tout ce temps, l’État doit continuer de fonctionner. En particulier, le gouvernement continuera de déposer des projets de loi au Parlement. Réformer (au sens propre ou dans le nouveau sens inversé) pendant le processus constituant est incontournable. Il faut donc connaitre le type de programme qui serait appliqué pendant cette période. Avec le Front de Gauche c’était écrit (relire l’Humain d’abord), mais avec l’UPR ? Et le clivage gauche / droite reprend toutes ses couleurs.

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  4. @OPIAM
    L’UPR ne nie pas le clivage gauche-droite, mais dit c’est que ça ne sert à rien de se battre là dessus tant que la politique est imposée par la Commission Européenne (budget, etc.), la BCE (taux de change externe, etc.) et l’OTAN (guerres, alliances, etc.). Une fois qu’on aura recouvré la possibilité de choisir une politique, l’UPR a vocation à disparaitre. C’est un peu ce que proposait JLM avec la Constituante mais en potentiellement plus rassembleur, justement en évitant les sujets clivants (e.g. sa proposition d’inscrire le droit à l’euthanasie dans la Constitution nous aliène forcément tous les cathos et musulmans pour qui c’est rédhibitoire).

    Après personnellement je pense comme Michea que l’axe gauche-droite n’est pas le bon moyen de définir les partis. Un gouvernement d’ultra-droite catho se verrait imposer le travail le « jour du seigneur » par Bruxelles sans pouvoir rien y dire, donc on voit bien que les catégories gauche et droite sont inopérantes. Pour reprendre la terminologie de Michea, de mon point de vue l’UPR c’est l’alliance temporaire des rouges avec les blancs, sans en nier les désaccords, pour lutter contre les ultra-bleus (néolibéraux, bourgeoisie compradore, finance internationale) qui sont en train de nous la mettre.

    @Saint-Do
    J’aime ta façon d’argumenter. Par contre tu as confondu, la fermeture des frontières et le discours patriotard c’était le discours de Hollande après les attentats. Pour la sortie de l’UE, je plaide coupable, mais n’était-ce pas le plan B proposé entre autres par le PG si jamais le bras de fer avec l’Allemagne et les autres pays européens pour changer de politique (monétaire entre autre) échouait ? En tout cas c’est ce que j’avais compris. D’autant plus que sortir de l’UE est le seul moyen de sortir de l’Euro, et, comme le dit JLM, « on ne va tout de même pas mourir pour une monnaie ! ». Ou alors le plan B c’est le même que celui de Tsipras peut-être ? Ça fait rêver.

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  5. il faut voter!!!! certes deux listes FdG; ben voyons laquelle fait le plus d’efforts d’union. « le rassemblement » de Sandrine Rousseau a le mérite de représenter plusieurs partis, je voterai donc pour cette liste.
    Je note qu’encore une fois que le PC sème la zizanie. Comment un parti dont la base militante fait envie, n’arrive qu’à 1,90% à la présidentielle quand il se présente seul, mais 11% quand il s’associe aux autres partis de gauche?; malgré cela il persiste à se présenter seul!!!!!

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  6. Et c’est comme ça dans tant de villes !
    Réponse à Sylvain : « ce qui est à droite dans l’UPR ? » Le fait que dans son programme l’UPR ne parle pas de clivage gauche-droite. Nier le clivage, c’est le propre de la droite !

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  7. Fermeture des frontières, sortie de l’UE, discours patriotard.. l’UPR c’est le FN dans un préservatif, un attrape gogos complitistes en régression cocardière.

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  8. Faut souhaiter que ces listes fassent des résultats trop minables pour prétendre au moindre euro public de remboursement. Puisque la seule punition comprise consiste à taper au portefeuille.

    C’est vraiment lamentable de voir à quel point des organisations politiques ont totalement oublié leur raison d’être qui est la défense des plus modestes et pas leur propre existence de groupuscule.

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  9. @Syd
    Salut Syd !
    Effectivement, t’as bien compris, je ne vais pas aller voter.
    et moi aussi, « je vomis tout ce que je vois en ce moment 😉 »
    Allez biz

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  10. coucou comment vas tu mister, donc tu vas pas voter si je comprends bien enfin quand je lis Qu’ils aillent tous se faire foutre pour moi ça veut dire ça !! bon moi comme tu le sais je reste fidèle à mon vote blanc non reconnu dans les suffrages exprimés donc du coup comme d’hab je vais pas voter ! il serait temps qu’ils se mettent à la mode belge ou celui ci est reconnu !! pourquoi en france, le fameux pays des droits de l’homme de la liberté et j’en passe et de la fameuse république, de la liberté, égalité, fraternité, on est pas reconnu en tant que citoyen du vote blanc, car on en a raz le bol de ce système ?
    je vais pas parler de la cop 21 qui m’a fait gerber mais bon comme d’hab je vomis tout ce que je vois en ce moment 😉

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  11. @Sylvain

    « Qu’est-ce qui est « de droite » dans la profession de foi de l’UPR ? »
    Dans la profession de foi ? Hmm, pas grand chose effectivement. Mais un A4 pour des élections régionales n’est pas suffisant pour juger, vous en conviendrez.

    Alors effectivement, la question est « Depuis quand l’UPR est à droite ? ». C’est simple. Selon ma perception, toute formation politique ou tout homme politique qui refuse de se situer par rapport au clivage gauche-droite, voire qui nie ce clivage, historiquement, ce sont des formations et des hommes politiques … de droite. Encore récemment. C’est le cas par exemple des Le Pen ou de Bayroux. Et c’est donc le cas de M. Asselineau dont le programme présidentiel pour 2012, ou le pseudo programme car je ne trouve pas de programme écrit, refusait d’aborder (en toute sincérité) tout un tas de sujets pourtant déterminants (comme la réforme fiscale) pour comprendre si nous avons affaire à un programme de gauche ou de droite. Puisqu’il se situe, selon ses propres dires, à côté du clivage droite-gauche, pour moi, il s’agit donc bien, par défaut si vous voulez, de quelqu’un de droite. Désolé.

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  12. Depuis quand l’UPR est à droite ? Il y a une majorité d’adhérents de gauche à l’UPR, en particulier des anciens du Front de Gauche qui plutôt que d’attendre un éventuel « plan B » qui tomberait des hautes instances quand l’alignement des planètes sera bon, essaient de le mettre en place dès à présent. Qu’est-ce qui est « de droite » dans la profession de foi de l’UPR ?

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