Ce qui me fout (toujours) le plus hors de moi

Que Marine Le Pen jubile chez Bourdin, bien sûr, ça m’exaspère, mais quoi de plus normal finalement au vu de ce qui semble être devenu effectivement (et malheureusement) un véritable ancrage au plus profond du cœur de la France.

Que Sarkozy et tous les petits umpistes exultent, évidemment, ça m’agace, mais pourquoi s’en priveraient-ils alors qu’ils peuvent effectivement (et légitimement) espérer une razzia de départements la semaine prochaine.

Que Valls et tous les petits solfériniens se répandent sur tous les médias en pointant la seule cause « mécanique » de leur déroute à leurs yeux, la sempiternelle « division de la gauche » au large dos, ça continue de m’insupporter au plus haut point, mais ont-ils jamais su voir autre chose qu’une division là où il n’y a qu’incompétence et reniement.

Que la gauche, la vraie, la seule, celle entre 6% et 8%, n’existe pas (ou plus) dans ce pays, naturellement, ça me fend le cœur, mais comment pourrait-il en être autrement quand l’image qui en est perçue par le peuple, à tort (« grâce » aux médias) et souvent à raison (« grâce » aux stratégies illisibles de ses dirigeants), s’apparente beaucoup plus à une girouette en papier mâché qu’à un puissant paquebot mû par un robuste moteur de convictions.

Non, rien de neuf malheureusement dans tout cela.

Non, et même si cela n’a non plus rien de nouveau, je voulais juste renouveler ce matin mon incompréhension (pour rester poli), voire mon coup de gueule, contre toutes ces personnes qui se croient de gauche, qui ont envie de se croire de gauche (ça passe mieux devant le miroir et dans les diners mondains), et qui continuent de considérer que le PS puisse avoir quoi que ce soit à voir avec des idées de gauche.  Comment des gens sains d’esprit et politiquement informés peuvent-ils sérieusement prétendre croire qu’être de gauche c’est affirmer avec François Hollande « C’est donc sur l’offre qu’il faut agir. Sur l’offre!  L’offre crée même la demande » , ou, avec Jérôme Cahuzac, « La lutte des classes, moi je n’y ai jamais cru », ou qu’être de gauche c’est croire avec Manuel Valls que le salut des travailleurs passe par la recherche effrénée de la compétitivité des entreprises, ou que c’est envoyer aux oubliettes les fondements du droit du travail, en déclarant comme François Rebsamen, ministre du travail !, que « le contrat de travail n’impose pas toujours un rapport de subordination entre employeur et salarié » (alors que le lien de subordination est l’élément constitutif principal du contrat de travail, le seul contrat – si on omet le contrat social de Jean-Jacques 😉 dont ce n’est pas l’endroit de discuter ici – qui ne lie pas deux personnes libres et égales dans leur consentement à contracter), que la gauche c’est la régression sociale « moderne » d’un Macron le banquier, ou l’austérité imposée à la France par un Moscovici maintenant ci-devant commissaire européen, ou que c’est … on pourrait continuer ainsi à enfiler les perles des solfériniens ad nauseam sans jamais déceler le moindre ersatz de début de commencement d’une nuance d’idée de gauche …

Hé, les gars, ces idées sont à la gauche, ce que Marc Dutroux est à la petite enfance ou Boko Haram au féminisme humaniste !

Ce qui me fout (toujours) le plus hors de moi, c’est de réaliser à quel point, sur les prétendues trois France de Libé, aucune ne soit … à gauche.

Et puisque tout le monde s’en fout, je m’en retourne à mes Pénates pour le plus grand bien de tous.

4 Replies to “Ce qui me fout (toujours) le plus hors de moi”

  1. Je ne saurais mieux dire.
    En découvrant les résultats, et le score très honnête du PS et ses vassaux, je me suis dit : « ah les cons ! » On va encore bouffer du social-libéralisme jusqu’en 2017, et, le congrès du PS va conforter la ligne actuelle… Tu entends déjà les fameux frondeurs reprendre en chœur avec Valls le refrain de l’union de la gauche ! A gerber.

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  2. @Syd
    « la révolution par les urnes ça ne fonctionnera jamais »
    des fois, je me dis comme toi, et puis je pense à l’Équateur, au Venezuela ou à la Bolivie et je reprends (un peu) confiance …

    @Partageux
    Je te souhaite de trouver une solution. Bon courage. Chez moi, c’est nettement plus simple. Tiens-toi bien : la paire FN est élue au premier tour avec 13 996 voix sur 17 627, soit un hallucinant 79.5%. En même temps, faut comprendre 😉 , c’est l’Oise profonde ici, avec ses hordes d’immigrés hirsutes, le cimeterre entre les dents, déferlant dans nos campagnes à la recherche de petits charlies blonds à égorger.

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  3. « Ces idées sont à la gauche, ce que Marc Dutroux est à la petite enfance ou Boko Haram au féminisme humaniste ! »

    Chez moi, j’ai le choix au second tour entre une droite bleue-orange mollassonne et la droite rosâtre qui fait preuve de « fermeté et d’autorité ». Et y’en a qui s’étonnent que ça donne pas envie d’aller voter…

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  4. comme d’hab ça tourne toujours en boucle ce système, c’était à prévoir et ça continuera toujours tant que le peuple ne soulèveras pas. la révolution par les urnes ça ne fonctionnera jamais vu qu’il y’aura toujours des gens qui seront achetés pour voter tel ou un tel

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