Vous savez déjà probablement que le très fameux, le très respecté (par le monde du buzinaisse), le très conservateur (euphémisme répandu pour signifier abjecte réactionnaire) quotidien américain, appartenant au magnat australien Rupert Murdoch, le Wall Street Journal a publié hier un éditorial intitulé « Nicolas Le Pen » mettant en cause les récentes prises de position de Nicolas Sarkozy sur l’immigration. Vous pouvez lire cet article en langue yankee directement sur le site du journal: l’édito « Nicolas Le Pen ».
Sur ce point-là, rien à redire. Bien vu. Effectivement, Sarkozy et Le Pen ont les mêmes « affreuses pensées » (uggly thoughts) et cherchent à éveiller les mêmes « affreux sentiments » (uggly sentiments).
Ce que je voudrais rajouter rapidement, ce sont 2 points. Qu’aucun journaleux français bien entendu ne soulève.
D’abord, mon indignation sur ce que le reste de l’article insinue de manière scandaleuse. Que la France serait un pays cynique porté à ce genre de pensées. Dès le sous-tire de l’article l’auteur nous assène ses délires anti-français. Je le cite: « Even by local standards, the French President’s recent burst of xenophobia is pretty cynical. » J’étais rouge de colère (donc encore plus rouge que d’habitude ;-)) dès que j’ai lu cette infamie. Je traduis: « Même selon les standards locaux, la récente explosion de xénophobie du président français est assez cynique. » Et un peu plus loin encore, l’auteur en remet une couche « Even in France, it rarely gets more cynical than this. » que je traduis par « Même en France, il est difficile d’être plus cynique ». Comme si le peuple français était en majorité constitué de petits Sarkozy (oula, ça, ça doit être difficile ;-)) ou de petits Le Pen. Redescendez sur terre les américains. La haine de l’autre, la xénophobie, le repli sur soi, la peur de l’étranger ou du différent n’est pas ce qui caractérise notre population. Et le 22 avril, nous vous l’allons montrer.
En revanche, et c’est mon second point, ce serait plutôt l’apanage des américains, nan ? Tiens, sans remonter trop loin dans votre histoire, messieurs, dames du Wall Street Journal, regardez juste un peu vos candidats à la présidence de votre pays. C’est à mourir de rire. Justement, hier, le même jour que vous, j’ai posté par une coïncidence ironique, un billet dans lequel je compare votre plus modéré candidat républicain, M. Mitt Romney à notre très outrageusement xénophobe Mme Le Pen. C’est vous dire à quel niveau de cynisme en sont les autres. Mais puisque, comme vos confères français, vous ne semblez pas lire beaucoup, et puisque votre américanisme aveugle ne semble n’avoir d’égal que votre anti-francisme primaire, je vous renvoie aux propositions, dignes d’une Le Pen en pleine bourre ou d’un Sarkozy en régime normal, que votre Mitt le Modéré étale dans son programme en ligne concernant l’immigration. Vous y trouverez le même mur de la honte que celui des Nicolas Le Pen et Marine Sarkozy. Seule la géographie change. Le mur des xénophobes français est sur la méditerranée, le vôtre est sur le Rio Grande. Match nul.
Résistance!